L’administration Trump a permis par erreur à un journaliste d’accéder au plan de frappes américaines contre les Houthis au Yémen et à leur déroulé en temps réel le 15 mars dernier.
Une incroyable faille de sécurité qui plonge Donald Trump et son camp dans l’embarras.
Le président a décidé de contre-attaquer en minimisant cette affaire, que les démocrates qualifient de scandale d’État.
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Le second mandat de Donald Trump
Une boulette majeure. L’affaire fait la Une de tous les médias américains depuis deux jours. Un journaliste du magazine The Atlantic (nouvelle fenêtre) a été ajouté par erreur dans un groupe sur la messagerie Signal regroupant plusieurs hauts responsables de l’administration Trump, dont le vice-président J.D. Vance, détaillant en avance le plan d’attaque américain contre les Houthis au Yémen.
Armes, cibles, horaires des frappes… Le journaliste Jeffrey Goldberg peine à y croire. « Je pensais que c’était une arnaque. Mais le samedi 15 mars, c’est devenu très clair que c’était un vrai groupe. Comme prévu, à 1h50, j’ai vu que le Yémen était attaqué », nous explique-t-il.
Ces gens sont ridicules. Je suis embarrassé
Ces gens sont ridicules. Je suis embarrassé
Un New-Yorkais
Sur ce groupe, le vice-président J.D. Vance, le secrétaire d’État Marco Rubio, la cheffe du renseignement Tulsi Gabbard ou encore le patron de la CIA John Ratcliffe. Le journaliste a partagé plusieurs captures d’écran de leurs échanges. À coup d’émoji, les membres de la discussion se félicitent des frappes au Yémen.
Dans d’autres messages, le secrétaire à la Défense se permet des commentaires très personnels. « Je partage votre aversion pour ces européens profiteurs. Pathétique », écrit Pete Hegseth.
L’imprudence de ces hauts responsables indigne à travers tout le pays. « Je n’ai pas les mots », nous lance un habitant. « Toute cette administration manque de sérieux », dénonce un autre. « Ces gens sont ridicules. Je suis embarrassé. Et je m’excuse au nom de notre pays auprès du monde entier », confie un passant.
Trump minimise
La presse américaine parle de scandale d’État. Donald Trump, comme souvent, minimise et contre-attaque par l’insulte. Le président américain a estimé lors d’un appel téléphonique avec la chaîne NBC qu’il s’agissait du « seul pépin en deux mois, et au final sans gravité ». Donald Trump a ensuite déclaré que Jeffrey Goldberg était un « tordu », et a assuré que « tout le monde se fiche » de ce que publie The Atlantic, dont Goldberg est le rédacteur en chef.
Le président a aussi réitéré sa confiance en son administration. « Il fait de son mieux » et « c’est un homme très bien », a dit le président américain à propos de son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, jugeant, pendant un échange avec la presse à la Maison Blanche, que ce dernier n’avait pas à s’excuser.
L’utilisation de cette messagerie pour communiquer des informations classifiées est illégale. Les responsables démocrates demandent l’ouverture d’une enquête.