- Les centres de prises en charge des auteurs (CPCA) de violences conjugales ont pris en charge plus de 60.000 personnes depuis 2021.
- Face à la « forte demande », ils réclament toutefois des moyens supplémentaires.
Un dispositif qui monte en puissance. Les 30 centres de prises en charge des auteurs (CPCA) de violences conjugales ont reçu « 66.694 personnes »
depuis 2021, année où le dispositif est devenu pleinement opérationnel, annoncent-ils, ce vendredi 6 juin, dans un communiqué. Elles ont fait l’objet d’une « prise en charge globale (…) tant sur la base du volontariat que dans le cadre de mesures judiciaires »
, est-il précisé.
Ces structures d’accompagnement, visant à lutter contre la récidive et prévenir le passage à l’acte, font toutefois face à une trop « forte demande »
pour leurs moyens actuels, préviennent-elles. « Les moyens actuels sont insuffisants pour prendre en charge l’ensemble des flux qui nous sont orientés donc on priorise »
les demandes émanant de la justice, souligne Claire Haury, directrice générale de l’ARSL, la structure qui pilote la coordination des CPCA. « Les auteurs de violences qui prennent d’eux-mêmes contact avec nous, soit on les perd ou on les met sur liste d’attente »
, poursuit-elle.
Ces centres ont vu le jour à l’issue du Grenelle des violences conjugales et proposent essentiellement des « stages de responsabilisation »
ou des groupes de paroles sur la base du volontariat ou dans le cadre d’une démarche judiciaire (alternative aux poursuites, contrôle judiciaire, sursis probatoire, aménagement de peine). 11.022 personnes ont participé à un stage de responsabilisation et 6.399 personnes étaient engagées dans une démarche de soins, lors de l’année écoulée. Un accompagnement psychothérapeutique et médico-social, incluant un suivi psychologique et en addictologie, peut également être proposé.
Pour rappel, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, quelque 271.000 victimes de violences conjugales, en très grande majorité des femmes, ont été enregistrées par les forces de sécurité en 2023. 96 féminicides conjugaux ont également été recensés sur la période.