Amjad Shawa venait tout juste de retrouver le nord de Gaza, mercredi 5 février, quand il a appris le nouveau projet du président américain, Donald Trump : procéder au nettoyage ethnique des quelque 2 millions de Palestiniens qui peuplent l’enclave, pour en prendre le contrôle et transformer ce « symbole de mort et de destruction » qu’est Gaza en « riviera du Moyen-Orient ».
L’homme de 53 ans, directeur du réseau des ONG palestiniennes dans la bande, se révolte : « Donald Trump veut virer les gens et faire de cet endroit sa propriété. Les Palestiniens n’appartiennent à personne. Ceci est notre terre, notre propriété ! Nous ne sommes pas un projet économique. Il n’y a aucun respect pour le peuple de Gaza, pour sa souffrance, pour l’étouffement qu’il subit à cause de son territoire occupé par Israël depuis 1967. Aucune considération pour cette attaque terrible que nous subissons depuis plus de quinze mois. »
Amjad Shawa est un Gazaoui de souche. Il fait partie du quart des habitants de l’enclave qui en sont originaires – le reste de la population étant composé de réfugiés et de descendants de réfugiés de la Nakba, l’exode forcé de 1947-1948, à la création de l’Etat d’Israël. Il a Gaza dans sa chair. C’est un membre de la grande famille des Shawa, qui a donné à la municipalité son premier maire, Saïd Shawa, un propriétaire terrien, en 1907.
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