- Bateaux, traîneaux, ballons dirigeables…
- Tout au long de sa vie, Jean-Louis Étienne a bricolé des véhicules porteurs de rêves.
- Dans le podcast « Impact Positif » de cette semaine, animé par Sylvia Amicone, il évoque son nouveau projet baptisé Polar Pod conçu pour affronter l’océan Austral.
Suivez la couverture complète
Impact positif
Une structure verticale de cent mètres de haut. Un lest de 150 tonnes vient l’immerger à 75 mètres sous l’eau. Objectif de Polar Pod : affronter l’océan Austral, la mer la plus dangereuse au monde avec ses tempêtes et le souffle des puissants cinquantièmes rugissants. Ce voilier, laboratoire scientifique flottant, possède des capteurs d’une grande précision pour étudier en continu cet océan encore méconnu.
L’explorateur Jean-Louis Étienne raconte sa future expédition dans le podcast de celles et ceux qui ont un impact positif sur la société et sur le monde, à écouter ci-dessus. L’émission est diffusée tous les samedis après-midi sur LCI, canal 15 de la TNT. « Aujourd’hui, la planète souffre d’une fièvre chronique et nous nous dirigeons vers des complications avec des dégâts majeurs. Les pôles sont de véritables puits de carbone : ils jouent un rôle important dans la régulation du climat. Ils nous donnent la signature de la responsabilité humaine. »
Jean-Louis Étienne rappelle que les eaux froides absorbent davantage de CO2. La fonte de la banquise s’accélère et c’est une mauvaise nouvelle : « Il faut garder à l’esprit que le blanc réfléchit le rayonnement solaire et les couleurs foncées l’absorbent. Résultat : les zones de glace fondue captent la chaleur et propagent le réchauffement. Nous avons de moins en moins de zones froides. Nous avons ouvert la porte du frigo »
, s’inquiète l’explorateur.
À 77 ans, Jean-Louis Étienne poursuit son œuvre d’explorateur des régions polaires avec la même détermination. Le navire vertical se propulse grâce aux vents et possède des éoliennes pour la consommation d’énergie. À bord, huit personnes, dont quatre ingénieurs océanographes qui étudient le principal puits de carbone océanique de la planète. « Nous mesurons en temps réel la richesse de l’oxygène, les variations de CO2 dans l’air et nous restons silencieux. Des capteurs acoustiques nous permettent d’écouter les mammifères alentours »
, décrit Jean-Louis Étienne. Un hydrophone tracté à 50 mètres à l’arrière du bateau permet de réaliser un inventaire d’orques, de cachalots ou d’éléphants de mer.
🎙️Écoutez ce podcast sur les plateformes habituelles (nouvelle fenêtre) (Apple podcast, Spotify, Amazon Music…)
« Une façon de se réaliser »
L’explorateur a nommé ce bateau Persévérance : « C’est mon mot d’ordre, ce que j’aime transmettre. C’est un encouragement et une façon de se réaliser. On ne repousse pas ses limites : on se découvre. »
Son bateau navigue entre le Mexique et l’atoll de Clipperton. Avec ses 42 mètres de long, ses deux mâts et ses 800 mètres carrés de voiles, il dispose d’une coque renforcée capable de se frayer un chemin dans les glaces fracturées. « Il est fait pour affronter les régimes de vent et de vagues de l’océan Austral »
, se réjouit l’explorateur.
Jean-Louis Étienne ne cache pas ses origines modestes. Né dans le Tarn, dyslexique, il s’oriente vers un CAP de tourneur-fraiseur au collège technique. Il finit par faire des études de médecine : « Ce métier m’a permis de réaliser de nombreuses expéditions autour de l’Everest ou dans les pôles »
, raconte-t-il. En 1977, Éric Tabarly l’embarque comme médecin à bord de Pen Duick VI. Le médecin fait le tour du monde alors qu’il ne connaissait pas la mer : « Il m’a offert l’ouverture sur la mer et il a fait de moi un marin. »









