Les autorités américaines ont nié mardi 19 août tout traitement de faveur envers un haut fonctionnaire israélien qui a été autorisé à quitter les Etats-Unis après avoir été arrêté dans une affaire de prostitution de mineure.
Tom Artiom Alexandrovich, qui dirige l’Israel National Cyber Directorate, une agence gouvernementale directement rattachée au premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a été arrêté au cours de la semaine dernière près de Las Vegas alors qu’il pensait se rendre à un rendez-vous sexuel avec une jeune fille de 15 ans, en marge d’une conférence de cybersécurité à laquelle il assistait.
L’Israélien de 38 ans a été piégé par un agent sous couverture, selon le média local 8NewsNow, citant un rapport de police. D’après ce document, il avait apporté un préservatif et croyait assister à un spectacle du Cirque du Soleil avec l’adolescente.
Poursuivi pour sollicitation de mineure, il a été libéré après avoir versé une caution de 10 000 dollars (8 600 euros), avec comparution devant un tribunal américain fixée au 27 août. Il est retourné en Israël peu après.
L’autorisation pour ce suspect de quitter le pays, alors qu’il encourt jusqu’à dix ans de prison, suscite une vague de critiques en ligne, menée par la parlementaire républicaine Marjorie Taylor Greene. « Serait-il antisémite de ramener le directeur exécutif de la cybersécurité de Nétanyahou et de le poursuivre avec toute la rigueur de la loi ? », a-t-elle écrit mardi sur X.
« L’Amérique est-elle devenue si soumise à Israël que nous libérions immédiatement un PRÉDATEUR SEXUEL D’ENFANTS après son arrestation, dans une affaire à 100 % jouée d’avance, avec des preuves irréfutables, et que nous le laissions rentrer chez lui en Israël ?, a ajouté l’élue. Ferions-nous la même chose avec un prédateur sexuel mexicain ? »
Face à la polémique, le département d’Etat a dit avoir connaissance de l’affaire et nié tout traitement de faveur. « Il n’a pas invoqué l’immunité diplomatique et a été libéré par un juge d’Etat en attendant la date de l’audience. Toute affirmation selon laquelle le gouvernement américain serait intervenu est fausse », a expliqué le ministère des affaires étrangères.
Selon le parquet local, la libération de M. Alexandrovich n’a rien d’inhabituel. « La caution standard pour cette accusation était de 10 000 dollars, donc toute personne inculpée pour cette accusation peut verser cette caution et être libérée sans condition, et c’est ce qui s’est passé dans cette affaire », a expliqué au Las Vegas Review-Journal le procureur du comté de Clark, Steve Wolfson.