Le groupe sidérurgiste ArcelorMittal a été mis en examen pour « mise en danger d’autrui » et « faux et usage de faux » pour pollution industrielle dans la région de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a fait savoir mardi 25 mars le parquet de Marseille.
Le groupe a été placé sous contrôle judiciaire avec une caution de 250 000 euros et la constitution d’une garantie bancaire de 1,7 million d’euros, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, confirmant une information de Mediapart.
Installé dans l’immense zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos, ArcelorMittal était poursuivi par quelque 300 riverains et associations pour avoir exposé la population de la région de Fos-sur-mer à des rejets de polluants illégaux.
Les accusations contestées ArcelorMittal
Dans un communiqué transmis à l’AFP, le sidérurgiste, qui dit « coopérer pleinement avec les autorités », « conteste fermement les accusations ». ArcelorMittal « a investi depuis 2014 plus de 735 millions d’euros afin notamment de moderniser ses installations ou d’innover pour réduire des niveaux d’émissions dont les seuils normatifs sont toujours plus exigeants », selon le communiqué. « Ces actions lui ont permis de réduire de 70 % les émissions atmosphériques de ce site par rapport à 2002 », est-il ajouté.
Après avoir exploité pendant de nombreuses années deux hauts fourneaux à Fos, Arcelor, qui avait repris en 2005 une emprise sidérurgique datant de 1974, avait arrêté l’un de ses hauts fourneaux en 2023, en invoquant la baisse de la consommation d’acier.
Selon un document récent d’ArcelorMittal, le site, qui possède une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes d’acier par an (mt/an), « produit entre 2 et 3,5 mt/an selon les besoins du marché, et ses émissions directes de CO2 ont atteint en moyenne 5,6 Mt/an sur les cinq dernières années ». ArcelorMittal Méditerranée emploie environ 2 400 salariés et 1 100 sous-traitants à Fos-sur-Mer, où il est le principal employeur.