« Veolia renueva el mundo », dit la voix douce du répondeur de la multinationale française installée à Bogota. Veolia rénove le monde ? Les défenseurs de l’environnement colombiens en doutent. Dans la ville de Barrancabermeja, à 400 kilomètres au nord de la capitale, Catalina Bernal, 28 ans, s’indigne : « Depuis dix ans, la décharge contamine les sols de la région et les eaux de la ville. Et Veolia, qui s’enrichit sur notre dos, s’en contrefout. » Dans un rapport de 15 pages, rendu public jeudi 27 mars, l’organisation écologique Global Witness dénonce l’impact pour la nature et les humains de cette décharge de Barrancabermeja, gérée par Veolia depuis 2018.
« Difficile de comprendre pourquoi Veolia a repris une entreprise aussi problématique, note Oscar Sampayo. Et difficile d’accepter que Veolia ne fasse rien pour changer les choses. » Défenseur des droits humains et de l’environnement, Oscar Sampayo a été un des premiers à dénoncer le drame écologique causé par la décharge de Barrancabermeja, drame « qui a commencé avant le rachat de celle-ci par Veolia », précise-t-il. Ouverte en 2014, la décharge fonctionne dans une zone humide protégée. « C’est évidemment parfaitement illégal », précise-t-il.
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