Tout commence par un banal transport maritime, le 13 janvier 2021. Ce matin-là, alourdi par près de 5 000 tonnes d’huile de colza, le Guardians quitte le port de Rouen. La coque rouge du navire au pavillon panaméen fend les eaux de la Seine avant de s’aventurer dans celles de la Manche. Le même jour, en fin d’après-midi, CleanSeaNet, un dispositif de surveillance par satellite des pollutions en mer, géré par l’Agence européenne pour la sécurité maritime, repère une surface huileuse à environ 10 milles nautiques (18 kilomètres) des côtes normandes, près du Havre (Seine-Maritime). Un pollueur potentiel est identifié, d’après sa localisation : le Guardians.
Les autorités ne peuvent survoler la zone que le lendemain – le navire et la nappe polluante, d’environ 15 kilomètres de long pour 500 mètres de largeur, ne sont plus visibles. Le procureur, qui immobilise le navire dans un premier temps, entame malgré tout des poursuites. Elles viennent d’être suivies d’une « victoire inédite », se félicite Cristina Barreau, juriste et coordinatrice programme environnement pour Surfrider, association environnementale qui s’était constituée partie civile aux côtés de France Nature Environnement.
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