Pom Klementieff dans « Mission : Impossible 8 » : « Tom Cruise s’est vraiment surpassé pour ce film »

Elle a fait trembler l’agent Ethan Hunt dans « Dead Reckoning » il y a deux ans sans prononcer un mot – ou presque – à l’écran.

C’est désormais à ses côtés que Pom Klementieff, la Frenchie de « Mission : Impossible », revient conclure la saga culte au cinéma le 21 mai.

Avant la présentation du film hors compétition au Festival de Cannes ce mercredi 14 mai, l’actrice nous raconte les coulisses d’un tournage sur lequel elle a emmené « son grain de folie ».

Ils sont peu à pouvoir se vanter d’avoir eu l’un des génériques les plus cultes du cinéma remixé spécialement pour eux. « Parfois, Tom Cruise et le réalisateur Christopher McQuarrie chantaient :’Pom, Pom, Pom, Pom…’ Je leur disais : ‘Arrêtez les mecs, c’est trop bien !' », nous lance dans un éclat de rire Pom Klementieff, reprenant à son tour cette musique mythique qui « lui fout des frissons ».

Redoutable dans Mission Impossible : Dead Reckoning il y a deux ans, l’actrice française de 39 ans figure aussi au générique du huitième et dernier volet de la saga d’action qui se dévoile au Festival de Cannes ce mercredi 14 mai, une semaine avant sa sortie en salles. Elle-même fan d’arts martiaux, elle a mis ses connaissances au profit de son personnage. Paris a survécu à la spectaculaire attaque du train et a désormais rejoint l’équipe d’Ethan Hunt, comme en témoignent les bandes-annonces. Entretien garanti sans spoilers au cœur de la machine M:I sur grand écran.

Il fallait que je donne un coup de pied, que je me fasse tomber, que je fasse une roulade arrière et que je finisse sur mes genoux. J’avais du mal à le visualiser

Pom Klementieff sur la cascade qui lui a donné du fil à retordre

Vous vous étiez inspirée d’un drôle d’oiseau préhistorique pour construire votre gestuelle dans Dead Reckoning, notamment ce regard perçant. Avez-vous puisé auprès d’un autre animal totem pour la Paris de M:I 8 ?

Pom Klementieff : Non, je pense que les recherches et les inspirations se font au début, au moment où on essaie de trouver la direction du personnage, sa démarche ou une espèce de vibe. Après, je pense que ça vient tout seul quand on enfile le costume. Je n’ai pas besoin de penser aux trucs pendant mille ans. J’y vais plus à l’instinct en général. 

L’instinct est au cœur de cette saga. Sur Instagram, Tom Cruise écrit : « L’entraînement et la préparation que nous avons mis dans ce film sont l’aboutissement de tous ceux qui l’ont précédé ». Qu’avez-vous appris de nouveau sur ce film, en termes de technique et de cascade ?

J’ai eu quelque chose de très difficile à faire parce que je ne l’avais pas énormément répété. C’est dans la bande annonce qui est passée pour le Super Bowl (nouvelle fenêtre). Il fallait que je donne un coup de pied, que je me fasse tomber, que je fasse une roulade arrière et que je finisse sur mes genoux. J’avais du mal à le visualiser et mon corps voulait faire un truc différent pour me protéger. Parfois, il faut convaincre son corps de faire quelque chose qui n’a pas l’air safe. Au lieu de rester en boule, je me cambrais sans m’en rendre compte donc c’était chiant. J’ai réussi à le faire au bout d’un mois donc c’était top et on l’a gardé pour le film.

Pendant la promotion de Top Gun : Maverick, Monica Barbaro nous disait sur Tom Cruise : « Tout le monde le considère comme un casse-cou, mais il s’avère qu’il survit parce qu’il fait très attention à la sécurité ». À quoi ressemble le plateau au moment de tourner une cascade sur un Mission : Impossible ?

C’est très organisé. Il y a beaucoup de répétitions et de travail en amont. Ce n’est jamais : « On s’en fout, on verra au dernier moment ». On s’entraîne pendant des mois, en anticipant la manière dont les mouvements peuvent aussi changer le jour du tournage. Il y a un énorme respect pour l’art des combats et pour le cinéma. Ce ne sont pas les mêmes combats que dans la vraie vie, c’est une danse avec la caméra. 

Tom Cruise s’assure-t-il ensuite que tout est en place ?

Bien sûr, il est aussi producteur du film, donc il a un œil et un avis sur quasiment tout. Il travaille en symbiose avec le réalisateur Christopher McQuarrie et l’ensemble de l’équipe. Il s’est vraiment surpassé pour ce film. Il a dû faire des entraînements dans le ciel, sous l’eau, sur terre. Il y a plein de détails que les gens ne comprendraient même pas parce que c’est très spécifique. C’est complètement bluffant ce qu’il a fait.

Peut-être que certaines personnes n’imaginent pas qu’il est très chaleureux et très drôle. Il est très généreux

Pom Klementieff sur Tom Cruise

On a tous une image préconçue de Tom Cruise. La superstar très carrée, très pro, qui court très vite… Mais on connaît moins l’homme derrière l’acteur. Qu’est-ce qui vous a le plus surprise chez lui, qui pourrait aussi surprendre le public ?

Oh, je ne sais pas. Peut-être que certaines personnes n’imaginent pas qu’il est très chaleureux et très drôle. Il est très généreux, il y a quelque chose de très humain chez lui qui peut être loin d’idées préconçues du type de personne qu’il pourrait être. Il me donnait des conseils quand j’en avais besoin, quand j’avais des doutes sur certaines choses. Il est toujours en recherche de solutions. Il m’inspire énormément.

Vous évoquez sa générosité. Tom Cruise vous a offert des cours de saut en parachute à la fin du tournage de Mission : Impossible 7. Quel a été son cadeau pour cet ultime film ?

Oh la la, c’était vachement bien. C’était un casque et une combinaison pour faire du saut en parachute justement, que je peux customiser avec les couleurs que je veux. C’était génial !

Vous avez déjà une centaine de sauts à votre actif…

218, aujourd’hui ! Mais j’y retourne dès que je quitte Paris. Ça me démange, il faut que j’y aille. J’y vais (elle fait mine de se lever, ndlr) ! Tom m’avait aussi offert des chapeaux de cow-boy sur mesure. C’était top, mais ils ont brûlé dans les incendies de Los Angeles.

Le film a changé de titre pour devenir The Final Reckoning. Racontez-nous le « final day » de The Final Reckoning, le tout dernier jour de tournage après plus de cinq ans de travail sur ces deux films…

Ce qui est marrant, c’est que mes scènes les plus importantes, les plus chargées et les plus « boum ! » ont été tournées à la fin. Pendant une semaine, j’ai tourné les scènes qui ont complètement changé l’arc du personnage de Paris par certains choix qu’on a faits, au niveau vestimentaire ou dans ses mouvements. Mon dernier jour, c’était pour une scène qui sera peut-être la toute première dans ce film. Il y avait quelque chose d’assez intense.

Sur les affiches, on peut lire  : « Nos vies sont la somme de nos choix ». J’imagine qu’il n’y a pas un seul jour où vous regrettez votre choix d’avoir abandonné vos études de droit pour vous installer à Los Angeles…

Je ne pense pas que j’aurais été une bonne avocate pour être honnête avec vous. Ce n’était pas pour moi, mais j’ai beaucoup de respect pour les gens qui font ce métier. C’est peut-être un peu trop structuré pour moi.

Mais un scénario, c’est structuré aussi…

Oui, c’est vrai, mais il faut avoir un grain de folie. Ça, je l’ai, c’est sûr !

Savez-vous pourquoi Tom Cruise et Christopher McQuarrie sont venus vous chercher pour le rôle de Paris ?

Je n’en sais rien. Ils m’avaient peut-être vue dans Les Gardiens de la Galaxie avant, ce qui n’a aucun rapport avec le rôle de Paris. Ma passion pour les scènes de combat et tout l’entraînement que j’avais fait avant ont dû aider aussi. Après, ce sont des choses qui ne s’expliquent pas. Ce sont des films très longs, il faut donc aussi choisir quelqu’un avec qui vous allez devoir travailler pendant des années. Je pense qu’il y a un truc de rencontre, d’énergie entre personnes. C’est comme ça que je choisirais quelqu’un si j’étais réalisateur.

Que penserait la jeune Pom, qui à 19 ans intègre le Cours Florent, de celle qui 20 ans plus tard vit son rêve à l’affiche de Mission : Impossible ?

Oh putain, c’est dingue ! Je n’en sais rien… Je pense qu’elle serait un peu sur le cul quand même (rires).

Elle aurait le droit de l’être, vous êtes l’une des meilleures méchantes de la saga…

Merci, c’est gentil, mais vous ne pouvez pas dire ça après Philip Seymour Hoffman !

Vous avez l’air très sympa dans la vie, mais votre regard de psychopathe suffit à faire de l’effet à l’écran, parce que votre personnage parle très peu, voire pas du tout…

(rires) J’ai un peu plus de répliques dans ce film, mais pas énormément non plus, je serai honnête avec vous (rires). J’ai dû apprendre à certains personnages à parler français. Je disais souvent à Christopher McQuarrie qu’il faudrait que je parle. Il est scénariste aussi donc il aime les mots. Mais il me répondait : « Pom, il faut que tu saches que ne pas parler peut avoir autant de puissance. Tu dégages quelque chose de très fort à la caméra quand tu ne parles pas. Et quand tu parles, tout le monde t’écoute ». Il disait tout le temps aussi : « Stillness is very important too », « l’immobilité est aussi très importante ». En faire moins avec ses expressions peut être tout aussi impactant que d’en faire des caisses. C’est intéressant pour n’importe quel acteur. 

>> Mission : Impossible – The Final Reckoning (2h49) – au cinéma dès le 17 et 20 mai dans certaines salles, le 21 mai partout en France