Il n’avait pas parlé en public depuis l’automne 2021. Le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Thierry Burkhard, a pris la parole, vendredi 11 juillet, à l’occasion d’une très rare conférence de presse, pour présenter, en direct à la télévision, et devant un parterre de journalistes, un « panorama des menaces » auxquelles est confrontée la France, selon lui, depuis le début de la guerre en Ukraine.
L’exercice, inédit dans sa forme, lui a été expressément demandé par Emmanuel Macron, au cours de sa visite à Londres, où Thierry Burkhard l’accompagnait. Objectif : préparer le terrain aux annonces du chef de l’Etat sur le budget des armées, prévues le 13 juillet au soir, à la veille du défilé du 14-Juillet, et présentées comme « majeures » par l’Elysée.
Alors que la loi de programmation militaire (LPM), votée en 2023, prévoit quelque 400 milliards d’euros pour la défense d’ici à 2030 – un record – cette enveloppe s’avère d’ores et déjà trop étroite face aux besoins des armées. Une dérive budgétaire de plus en plus critiquée, qui inquiète au sein de l’institution, et à laquelle s’est ajoutée, fin juin, l’injonction de l’administration Trump faite aux alliés de l’OTAN de consacrer au moins 3,5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense respective d’ici à 2035. Cet objectif pourrait impliquer un effort de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour la France alors que ses dépenses militaires plafonnent, pour l’heure, à 2 % du PIB.
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