Les temps sont durs pour celles et ceux qui œuvrent pour la préservation de notre environnement et la transition écologique. Ainsi, les agences environnementales, telles que l’Office français de la biodiversité, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ou l’Agence de la transition écologique, se trouvent de plus en plus contraintes dans leurs moyens de fonctionnement.
La loi Duplomb, adoptée le 8 juillet par le Parlement, entérine d’importants reculs écologiques dans le secteur agricole. Au niveau européen, les renoncements sont aussi nombreux : ambitions climatiques pour 2040 assouplies, réformes « omnibus » qui risquent fort de faire rimer simplification et renonciation, exemptions massives de la taxe carbone aux frontières. Enfin, un certain nombre d’entreprises se désengagent des questions climatiques et environnementales.
Ces renoncements écologiques de la part du monde économique et de la décision publique sont des plus problématiques et préoccupants. La réalité du changement climatique a déjà commencé à nous heurter de plein fouet. Dans un monde où limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C [l’objectif de l’accord de Paris de 2015] est désormais hors d’atteinte, les expériences récentes de dôme de chaleur, de feux de forêts ou encore d’inondations meurtrières ne sont qu’un avant-goût modéré des épreuves qui s’annoncent.
Analyse et aide à la décision
Face à ces reculs et devant ces menaces, rester les bras croisés n’est pas une option. En particulier, les sciences économiques, dans une démarche d’analyse et d’aide à la décision, ne sont pas en reste, contrairement à ce qu’un article [du 29 juin dans Le Monde] pourrait faire croire.
En tant que chercheurs et chercheuses, responsables de la chaire Economie du climat [une plateforme de recherche à l’initiative de l’université Dauphine-PSL, de la Caisse des dépôts et consignations, de TotalEnergies et d’EDF, sous l’égide de la fondation Institut Europlace de Finance], nous affirmons avec force l’importance d’une transition écologique ambitieuse, globale et inclusive. Nos travaux portent depuis bientôt une quinzaine d’années sur les pistes de solution : plus d’une vingtaine de thèses y sont en cours et, lors de l’année écoulée, une soixantaine d’articles ont été publiés dans des revues à comité de lecture, validant ainsi notre sérieux académique.
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