Par une belle journée d’été de juillet 2024, un petit Cessna 172, l’avion de tourisme le plus vendu de l’histoire de l’aviation, a effectué un survol du château de Corvol-l’Orgueilleux (Nièvre). François, aux commandes de cet appareil de moins de 800 kilos, après avoir décollé de l’aérodrome de Nevers-Fourchambault, est venu faire une visite surprise à sa compagne, Sophie, économe pour un mois dans une colonie de vacances. Après être passé au-dessus du château, le pilote est allé se poser à l’aéroport de Tours. En plus de voir sa compagne, cette escapade aérienne a permis à François d’engranger une heure et quinze minutes de vol. Ce qui est loin d’être négligeable si l’on songe que chaque pilote doit effectuer au minimum douze heures de vol lors des douze derniers mois pour conserver sa licence de pilote privé aéronef léger (LAPL). Comme François, ils sont 42 000 à voler de cette manière, successeurs des premiers faucheurs de marguerites. Un secteur en plein boom qui agrège l’aviation légère et sportive et une partie de celle dite « d’affaires ».
L’aviation légère « se porte bien. Il n’y a jamais eu autant de jeunes qui s’inscrivent dans les aéro-clubs », constate Jean-Luc Charron, président d’honneur de la Fédération française aéronautique (FFA). « Il y a même un pic d’inscriptions des moins de 24 ans après le Covid pour le brevet d’initiation aéronautique [BIA] », se réjouit-il. En 2025, ils sont déjà plus de 20 000 jeunes à tenter l’épreuve contre 17 000 avant la crise sanitaire. Ce « très fort engouement », comme le précise M. Charron, ne doit rien au hasard. Au contraire de beaucoup d’autres pays, la France possède un réseau dense de plus de 500 aérodromes bien répartis sur tout le territoire. Même les zones rurales sont bien pourvues. Il n’y a pas de zones blanches. C’est en grande partie grâce à cette particularité que la France est, après les Etats-Unis, le pays au monde qui compte le plus de pilotes privés.
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