Sans les travailleurs immigrés, l’économie française vacille. Ce constat est connu. Mais dans un moment politique où la lutte contre le « désordre migratoire » se hisse en tête des priorités du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, il trouve rarement sa place dans le débat public. Or, pour maintenir la soutenabilité de son modèle social et économique, la France devra accueillir entre 250 000 et 310 000 étrangers supplémentaires par an à l’horizon 2040-2050. C’est ce qui ressort d’un rapport intitulé « Les travailleurs immigrés avec ou sans eux ? » publié par le centre de réflexion Terra Nova, lundi 12 mai.
L’estimation se situe entre le niveau moyen de l’immigration légale des années 2010 (245 000 entrées par an) et celui de 2022 (331 000 premiers titres délivrés). Pas de hausse significative donc, mais simplement une continuité dans le recours à l’immigration, qui « sera décisif dans les années et décennies qui viennent si l’on veut maintenir le ratio de soutien entre actifs et inactifs à un niveau raisonnable », écrivent l’essayiste Hakim El Karoui et l’économiste Juba Ihaddaden, précisant que « sans les travailleurs immigrés, une partie essentielle de notre économie s’arrête ». Cette nécessité est à lire dans un contexte démographique particulier : la population française vieillit, la natalité baisse. Parallèlement, les besoins en services essentiels grimpent et de nombreux secteurs peinent à recruter.
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