Depuis son émergence, en 2017, le mouvement #MeToo a nourri, chez les victimes de violences sexuelles, une forte aspiration à la justice pénale. Dans le milieu du cinéma comme dans celui du sport, dans les familles comme dans les entreprises, des procès encore impensables il y a quelques années ont été organisés. Malgré cette prise de parole, beaucoup de plaintes, aujourd’hui encore, sont classées sans suite et les audiences, quand elles ont lieu, laissent souvent un goût amer aux victimes.
Pourquoi la justice pénale a-t-elle tant de mal à se saisir des violences sexuelles ? Faut-il lui ajouter une justice « restaurative », qui tente de rouvrir l’avenir des victimes ? Nous avons proposé à Antoine Garapon et à Hélène Devynck de partager leur expérience et leur vécu pour nous aider à y voir clair.
Le premier, magistrat, est l’auteur de Pour une autre justice. La voie restaurative (PUF, 208 pages, 18 euros). Ancien membre de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise et président de la Commission Reconnaissance et réparation, chargée de « réparer » les victimes de violences sexuelles au sein de l’Eglise catholique, Antoine Garapon insiste, dans son ouvrage, sur les promesses de cette justice au cœur du film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages, sorti en 2023.
La journaliste Hélène Devynck, qui a porté plainte pour viol contre Patrick Poivre d’Arvor en 2021, est, quant à elle, l’autrice d’Impunité (Seuil, 2022), un livre dans lequel elle raconte la protection que TF1 a accordée pendant des années à son présentateur vedette, mais aussi la solidarité entre les dizaines de femmes qui ont témoigné contre lui. Elle compte parmi les autrices du livre Sous nos regards (Seuil, 304 pages, 22 euros), qui réunit les témoignages de victimes de la violence pornographique.
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