Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 h 30. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.
La question de la semaine
« J’ai bien compris que le changement climatique allait provoquer plus de sécheresses et de canicules, mais pourquoi cela joue-t-il sur les ouragans, est-ce que ça a vraiment un lien ? » (Question posée par Oter à l’adresse [email protected].)
Ma réponse : Oui. Le réchauffement climatique provoque une hausse de la température de l’eau des océans, ce qui rend les ouragans plus puissants. Pour autant, cela ne veut pas forcément dire qu’il y aura plus de cyclones.
1/Comment les ouragans se forment-ils ?
Les ouragans se forment au-dessus de l’Atlantique, lorsque la température de l’eau est très élevée – supérieure à 26 degrés sur une profondeur d’au moins 50 mètres. Cela provoque une évaporation intense, et donc un transfert d’humidité de l’océan vers l’atmosphère. Résultat : la formation de nuages orageux, qui se regroupent, tournent tous ensemble autour d’un « œil » et prennent de la puissance au fur et à mesure.
Ces phénomènes ont lieu principalement entre mai et octobre, autour de l’équateur. Pour bien comprendre comment fonctionnent les ouragans, je vous recommande cette vidéo très courte de « C’est pas sorcier » ou dans une version plus longue, cette page sur le site de Météo-France.
On parle de cyclone lorsque les vents dépassent 119 km/h et de tempête tropicale si les vents sont moins violents. Pour être plus précis dans les termes : on parle d’ouragan dans l’Atlantique nord et dans le Pacifique Nord, de cyclone dans l’océan Indien et de typhon dans le Pacifique Nord-Ouest.
2/Pourquoi deviennent-ils plus intenses ?
La logique est assez simple : puisque l’océan est plus chaud, il libère davantage de vapeur d’eau, ce qui fournit de l’énergie supplémentaire aux ouragans. Une atmosphère plus chaude retient davantage d’eau, ce qui cause des pluies plus fortes. Et peut aussi entraîner des vents plus violents.
Comme l’explique bien cet article de mon collègue Matthieu Goar, c’est une sorte de conséquence logique du changement climatique : « Avec le réchauffement des océans, ces phénomènes ont un stock d’énergie disponible plus grand. Et ils la redistribuent de façon parfois très violente, sous forme de vent ou de pluie. Ce sont un peu les hémorragies du réchauffement climatique », détaille ainsi le climatologue Davide Faranda.
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