Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg. Trois villes accueillent le Parlement européen, ses eurodéputés et son centre administratif.
Initialement situés en France, les parlementaires européens prennent du poids politique au fil des traités.
Ils finissent par revenir s’implanter une partie du temps dans la capitale belge pour mieux négocier les textes législatifs avec la Commission et les États membres.
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Élections Européennes 2024
En 1952, six Etats fondent la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Ils choisissent Luxembourg comme lieu de travail pour la “haute autorité” ainsi que le secrétariat général de “l’assemblée commune”.
Mais la capitale luxembourgeoise se révèle trop petite pour accueillir les parlementaires. Pour trouver un hémicycle suffisamment grand, l’Assemblée commune se tourne vers le Conseil de l’Europe à Strasbourg. La première Assemblée parlementaire européenne, embryon de l’actuel Parlement européen à la fonction consultative à l’époque, tient sa première session à Strasbourg en mars 1958.
Répartition dans les traités
En 1997, la signature du traité d’Amsterdam entérine la répartition géographique des institutions. Deux ans plus tard, les eurodéputés investissent les installations flambant neuves du bâtiment Louise-Weiss, situé sur les bords du Rhin.
Les pouvoirs du Parlement européen s’élargissent au fil du temps. Élus au suffrage universel direct à partir de 1979, colégislateurs depuis le traité de Lisbonne, les eurodéputés votent le budget de l’Union européenne et peuvent émettre une motion de censure pour renverser la Commission européenne.
Problème, pour négocier avec les commissaires européens et les émissaires des États membres, il faut nouer des liens plus étroits avec les autres institutions basées à Bruxelles. À la fin des années 1980, le gouvernement fédéral belge inaugure l’espace Léopold (le nom donné aux bâtiments du Parlement européen situés dans le quartier des institutions). Les eurodéputés s’y rendent désormais pour travailler en commission, se réunir dans des groupes politiques ou organiser des “mini-plénières” organisées annuellement.
Vers un siège unique ?
Or, le siège du Parlement à Strasbourg figure dans les traités européens. Il impose « la tenue de douze sessions plénières en Alsace ». Tous les mois, les députés européens font le trajet avec leur matériel et leur équipe pour siéger pendant quatre jours. De son côté, l’administration du Parlement européen continue de siéger à Luxembourg, dans le bâtiment Konrad Adenauer. Depuis la Pandémie du Covid19, une majorité d’eurodéputés seraient favorable à un siège unique à Bruxelles. Parmi les motivations avancées : la diminution des coûts de fonctionnement, la réduction de l’empreinte carbone que représente le déménagement mensuel ou encore les difficultés pour se rendre en transports à Strasbourg.
Va-t-on néanmoins vers un changement de statut du siège du Parlement européen ? Il nécessite un accord des 27 Etats membres à l’unanimité. Or, la France s’y oppose pour des raisons économiques et politiques.