Les régurgitations du bébé suscitent beaucoup d’inquiétudes de la part des parents.
Pourtant, s’ils ne sont pas accompagnés de douleurs ou d’inconforts, ces reflux sont normaux jusqu’à l’âge de 1 an.
Plusieurs signes permettent de dissocier un RGO pathologique, qui concerne 12,6% des enfants de la tranche d’âge 0-23 mois.
L’Assurance maladie qualifie le reflux gastro-œsophagien ou RGO comme la remontée involontaire du contenu de l’estomac dans l’œsophage. Si avant l’âge d’un an, ce phénomène de régurgitations simples est courant, il suscite beaucoup d’inquiétudes de la part des parents. En effet, d’après la Haute Autorité de Santé, 20 à 25% des parents dans le monde consultent au moins une fois un médecin pour des régurgitations du nourrisson. Ce motif de consultation peut entraîner un mauvais diagnostic, et par conséquent, une prise en charge non adaptée. Plusieurs signes permettent toutefois de dissocier des reflux normaux d’un RGO pathologique.
Selon la HAS, les régurgitations concernent environ 50% des nourrissons de moins de 3 mois, 60 à 70% des nourrissons à quatre mois et 5% d’entre eux à l’âge d’un an. Un enfant de moins d’un an qui régurgite du lait après une tétée ou un biberon n’a donc rien d’inquiétant, en particulier « s’il sourit, grossit et dort bien », déclare Caroline Ferriol, psychopédagogue de la relation et chercheuse en sciences humaines, à TF1 INFO. En revanche, on parle de RGO pathologique quand ces reflux ne sont plus anodins, précise la spécialiste : « Quand ils sont associés à de la douleur, à un inconfort, à des pleurs intenses, et qu’ils viennent perturber l’alimentation, le sommeil et/ou la croissance. »
RGO pathologique : les signes qui doivent alerter
Le reflux gastro-œsophagien de son bébé peut alerter s’il pleure beaucoup, surtout après les repas, indique Caroline Ferriol. Un nourrisson peut également se tendre en arrière ou arquer son dos, comme pour fuir la douleur. La spécialiste recommande aussi de consulter un pédiatre si votre bébé refuse de manger ou devient très agité pendant les tétées/biberons, s’il se réveille souvent en hurlant, dort peu, ou uniquement en étant porté. Un nourrisson qui tousse, a la voix rauque, ou des problèmes ORL à répétition peut aussi cacher un RGO pathologique.
La Haute Autorité de Santé met en garde sur le recours aux IPP
Le piège, c’est que beaucoup de signes peuvent prêter à confusion. « Le vrai danger, c’est de poser un diagnostic de RGO pathologique trop rapidement, sans avoir vérifié l’ensemble des pistes », déclare Caroline Ferriol. Si la HAS reconnaît que « chez l’enfant de moins d’un an, la distinction entre régurgitations simples et RGO pathologique est parfois délicate », elle précise qu’une irritabilité ou des pleurs excessifs, associés ou non à des régurgitations visibles, ne justifient pas à eux seuls un traitement anti-sécrétoire. En 2023 et 2024, la Haute Autorité de Santé a ainsi lancé l’alerte face à une « fréquence élevée des régurgitations associée à une consommation non négligeable et le plus souvent inappropriée des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) dans cette population. » Le recours à des médicaments est seulement justifié après avoir réalisé une endoscopie œsogastroduodénale ou une pH-métrie. La réassurance parentale et des mesures hygiéno-diététiques sont généralement suffisantes pour la prise en charge des régurgitations simples. Les reflux disparaissent généralement avec l’acquisition de la marche, précise l’Assurance maladie.