Les taxis sont appelés ce lundi à manifester pour s’opposer à un projet de nouvelle tarification sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés.
Des mobilisations sont prévues dans plusieurs grandes villes françaises, à commencer par Paris.
Les taxis continuent de marquer leur désaccord à un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés. « Le 19 mai, les taxis de France se mobilisent à l’appel de l’intersyndicale des fédérations professionnelles contre ce modèle de tarification », a appelé la Fédération nationale du taxi (FNDT), dans un communiqué.
La tarification dont il est question – qui doit encore recevoir le feu vert du gouvernement – doit permettre de contrôler la croissance de la dépense de transports sanitaires, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+45% depuis 2019). Le cas échéant, les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département.
Or, la profession se dit prête à discuter mais réclame le gel du projet actuel. Ce dernier aurait été défini unilatéralement, et serait « basé sur de la théorie en oubliant la faisabilité », ne prenant pas en compte par exemple les variations des temps de trajet. In fine, son application se révélerait nocive pour les taxis comme les patients, arguent les taxis.
Cette convention menace l’équilibre déjà fragile de notre profession
Cette convention menace l’équilibre déjà fragile de notre profession
Le Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole Gironde
Cette convention est « inacceptable tant sur le plan économique que des conditions de travail », martèle le Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole Gironde (STBMG). Elle « menace l’équilibre déjà fragile de notre profession, en particulier en zone rurale, entraîne une baisse des tarifs, ne prend aucunement en compte les spécificités territoriales ni les réalités du terrain », ajoute-t-il. Aujourd’hui, environ 85% des taxis font du transport conventionné de malades, certains pouvant réaliser 90% de leurs revenus par ce moyen, notamment en milieu rural, souligne encore le secrétaire fédéral de la FNDT, Dominique Buisson.
Des rassemblements sont prévus dans plusieurs grandes villes de l’Hexagone, à commencer par Paris. Selon la FNDT, « plus de 5.000 » véhicules sont attendus dans la capitale, près du ministère des Transports. Les protestataires prévoient de se retrouver chaque jour de la semaine, à partir de 7h. « Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention », prévient ce lundi matin Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT).
Des initiatives sont également à l’ordre du jour à Pau, Bordeaux, Marseille, Lyon ou encore Toulouse. À noter qu’en filigrane de cette fronde figure aussi « l’impunité » supposée accordée aux plateformes numériques de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), « qui encouragent leurs chauffeurs à enfreindre les réglementations » (prise de clients sur la voie publique, etc.) et « optimisent fiscalement leurs activités en France », selon les syndicats de taxis.