La presbyphonie est un phénomène courant qui se produit généralement après 70 ans.
Après avoir mué au moment de la puberté, la voix change de tonalité en vieillissant.
Mises en cause, les cordes vocales ne sont pas les seules responsables du vieillissement de la voix.
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Bien dans son corps, bien dans sa tête
Certaines personnes âgées n’ont plus la même voix qu’autrefois. Plus mature, sifflante, moins puissante, adoucie… Comme le corps qui évolue avec le temps, la voix subit un changement physiologique appelé presbyphonie, plus ou moins important selon les personnes. « La voix des femmes devient plus grave et celle des hommes plus aiguë », constate aussi le docteur Marie Mailly, ORL, sur Youtube. Mais comment peut-on expliquer le vieillissement de la voix ?
Presbyphonie : faut-il blâmer les cordes vocales ?
En tant que structure complexe, les cordes vocales changent au fil des ans. En vieillissant, elles perdent de leur élasticité et de leur tonus. Elles peuvent se courber, rétrécir ou s’écarter, ce qui impacte l’intonation de la voix. Dans National Geographic, James Curtis, orthophoniste, résume : « En fait, la structure cellulaire des cordes vocales change également. Associée à la diminution des capacités pulmonaires, ainsi qu’aux modifications de posture ou de tonicité musculaire, cela se fait ressentir sur la qualité vocale. La voix se fait rauque, rocailleuse ou voilée. » Le docteur Marie Mailly abonde : « Nos cordes deviennent plus fines, plus élastiques et notre voix perd alors de sa puissance et de sa souplesse. »
Quelles sont les autres causes possibles ?
Les cordes vocales ne sont pas les seules responsables du vieillissement de la voix. Dans Géroscopie, Élodie Minghelli, orthophoniste, pointe également du doigt l’isolement des personnes âgées. « Avec la réduction des contacts sociaux, certaines personnes perdent l’habitude de parler, ce qui peut modifier l’état de la voix », affirme-t-elle. Certains orthophonistes attribuent aussi la presbyphonie des femmes à la ménopause, indique le National Geographic. Responsable du changement de la voix, l’assèchement des muqueuses pourrait être dû à la baisse du taux d’œstrogènes ou à la hausse du taux d’androgènes. Mais comme le souligne James Curtis, les chercheurs déplorent le manque d’études sur le sujet. En 2020, une étude de revue systématique et de méta-analyse corrobore son propos sur le site National Library of Medicine : « il reste difficile d’évaluer la pertinence clinique de la ménopause pour la voix, car la mesure dans laquelle les symptômes de la ménopause se reflètent sur les paramètres vocaux reste incertaine. »
Comment éviter l’altération de la voix ?
Si la presbyphonie semble inévitable, certains bons réflexes permettent toutefois d’éviter une aggravation de la situation. Ainsi, Élodie Minghelli déconseille de boire de l’alcool et de fumer. Elle recommande d’adopter une bonne hygiène bucco-dentaire afin de favoriser l’articulation. L’orthophoniste conseille également aux personnes de parler pendant deux ou trois heures par jour, notamment en chantant ou en lisant à voix haute, car cela permet de conserver son capital voix. Le National Geographic explique que le traitement le plus courant reste la thérapie vocale non invasive dispensée par un orthophoniste. Au programme, des exercices vocaux, respiratoires et posturaux pour conserver la puissance de sa voix.