Impliqué dans un violent accident de la route à La Réunion, dans la nuit de vendredi à samedi 24 août, et renvoyé devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour plusieurs infractions routières graves, le député réunionnais Jean-Hugues Ratenon (La France insoumise) dénonce une « instrumentalisation médiatique pour une tentative de mise à mort politique ».
L’élu accuse les autorités locales d’avoir fait fuiter des informations, publiées mercredi par Le Canard enchaîné. Selon l’hebdomadaire satirique, M. Ratenon aurait refusé, en se disant protégé par son immunité parlementaire, de se soumettre aux contrôles des gendarmes pour vérifier s’il avait consommé de l’alcool et des stupéfiants. Une procédure obligatoire en cas d’accident. Jean-Hugues Ratenon dément et se dit « totalement scandalisé par les pseudos informations parues », a communiqué, mercredi 28, le cabinet du député, qui s’interroge : « Qui alimente Le Canard enchaîné et dans quel but ? »
L’accident s’est produit peu après minuit et demi, sur une route nationale à quatre voies. La voiture du député a été percutée par l’arrière par une automobiliste qui roulait à une vitesse estimée à 70 km/h, selon les constatations des gendarmes. Elle n’a pu éviter le véhicule du député, qui se trouvait dangereusement sur la voie de droite, tous feux éteints. Après le choc, la conductrice, légèrement blessée, a déclaré avoir retrouvé Jean-Hugues Ratenon endormi au volant de sa voiture.
Une semaine après la collision, l’enquête préliminaire menée par l’escadron des motards de la gendarmerie de La Réunion pointe les responsabilités du député. Selon la procédure, Jean-Hugues Ratenon a bien refusé les prélèvements par éthylotest et salivaire, ainsi que la prise de sang demandée par les gendarmes sur réquisition, mais n’a toutefois jamais invoqué son immunité parlementaire.
« J’ai une maman de 86 ans et des enfants »
D’après l’élu, c’est parce qu’il était « sous le choc » de l’accident et qu’il ne « se sentait pas bien » qu’il n’a pas voulu se soumettre aux contrôles. Une source judiciaire indique que le député a eu « un comportement confus, éruptif et méprisant » face aux gendarmes qui l’ont interrogé alors qu’il se trouvait aux urgences. Ces derniers, ainsi que le médecin de permanence, ont relevé que l’élu présentait les symptômes d’une alcoolisation importante.
Jean-Hugues Ratenon a quitté dans la nuit le service des urgences du CHU de Saint-Denis et a été pris en charge par l’un de ses collaborateurs. Contacté par téléphone, Jean-Hugues Ratenon nie avoir bu ce soir-là. « J’avais pris quatre cachets contre l’hypertension et ces médicaments ne sont pas compatibles avec l’alcool », affirme-t-il au Monde. Selon lui, c’est « un malaise, peut-être lié à [son] hypertension », qui a provoqué l’accident.
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