La colère gronde chez les élus locaux, depuis que le premier ministre, Michel Barnier, a annoncé vouloir réduire de 5 milliards d’euros les finances des collectivités territoriales. Les maires, réunis en congrès à Paris, ont tenté de faire pression sur le gouvernement, en arborant notamment des écharpes noires.
Les départements, pas épargnés par le projet de loi de finances, tentent également de faire entendre leur voix, à l’image d’Olivier Amrane, président (Les Républicains) du conseil départemental de l’Ardèche et vice-président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Mardi 19 novembre, à Privas, préfecture la moins peuplée de France, l’élu a pris la pose devant la préfecture. Sur le portail, un panneau « A vendre, 3,5 millions d’euros ».
La préfète de l’Ardèche, Sophie Elizéon, s’en est émue dans un communiqué : « Cette mise en vente, sans consultation préalable, est contraire aux dispositions de la loi. » Elle déplore le signal envoyé par cet élu aux agents des services de l’Etat dans le département. Dans la même démarche provocatrice, Olivier Amrane aurait même réclamé 500 000 euros de loyer à Emmanuel Macron. Il aurait envoyé une facture au chef de l’Etat pour les dix dernières années d’occupation des locaux du département par la préfecture.
D’autres mobilisations dans le sud
Pour le président du conseil départemental, « à ce stade des discussions pour le budget de l’Etat, ce sont environ 15 millions à 20 millions d’euros qui impacteraient, du jour au lendemain, le budget départemental », a-t-il estimé sur Facebook le 19 novembre. Ce, alors que le département a été lourdement touché par les intempéries de la mi-octobre – le maire d’Annonay estimait, sur Franceinfo le 19 octobre, les dégâts à 8 millions d’euros rien que pour sa commune.
L’édile n’est pas le seul à protester. Une centaine d’élus a manifesté le 7 novembre à Toulouse ; dans le Gard, une quarantaine de mairies a fermé pendant trois jours. Si le premier ministre maintient son projet en l’état, les présidents des départements de droite et du centre ont menacé de suspendre le versement du Revenu de solidarité active, qui est à leur charge.