La rupture de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, mardi 18 mars, après deux mois de répit pour les Gazaouis victimes des bombardements israéliens, menés en représailles à l’attaque sanglante du 7 octobre 2023, a sonné pour les familles d’otages le réveil d’un long cauchemar.
Alors que, depuis le 19 janvier, date d’entrée en vigueur du cessez-le-feu, 30 otages vivants – dont deux Israéliens atteints de troubles mentaux qui s’étaient rendus de leur plein gré dans la bande de Gaza en 2014 et 2015 et y étaient retenus depuis, ainsi que cinq travailleurs thaïlandais libérés dans le cadre d’un accord distinct – et la dépouille de huit autres otages ont été échangés contre des centaines de prisonniers palestiniens, la reprise des frappes israéliennes voit s’éloigner l’espoir de récupérer les 58 personnes – dont une trentaine ont été déclarées mortes – encore aux mains des groupes armés dans l’enclave palestinienne.
Personne enlevée (y compris dépouilles de
personnes tuées)
Personne tuéelors de l’attaque du 7
octobre 2023
Attaque du Hamas, entre le 7 et le 9
octobre 2023
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avoir des informations sur les otages
Nir Oz
Ce kibboutz, établi en 1955 à moins de
3 kilomètres de la bande de Gaza, comptait quelque 400 habitants. Environ
un quart d’entre eux ont été assassinés, enlevés ou blessés très grièvement lors de
l’attaque du 7 octobre.
Festival de Nova
Ce festival de musique électronique se tenait
à proximité du kibboutz de Réïm, et se poursuivait au petit matin du
samedi 7 octobre 2023, lorsque les commandos du Hamas ont pénétré en territoire
israélien. Environ 3 500 personnes y participaient. 364 d’entre elles ont été
assassinées – soit plus du quart du total des victimes.
Beeri
Dans ce kibboutz de
1 100 habitants, qui fêtait son 77e anniversaire la veille de
l’attaque du Hamas, vivaient de nombreuses femmes et hommes de gauche, engagés pour les droits
des Palestiniens. Le 7 octobre 2023, un habitant sur dix y a été tué et
plus de trente personnes ont été enlevées .
Base de Nahal Oz
Située à moins d’un kilomètre de la frontière
avec Gaza, à proximité du kibboutz de Nahal Oz, cette base hébergeait l’unité 414 du Corps
de défense des frontières, chargée de la surveillance des frontières et composée essentiellement
de femmes. Au moins trois mois avant l’attaque du Hamas, ces soldates avaient signalé des
événements inhabituels à la frontière de Gaza, sans que cela soit pris en compte par les
responsables des renseignements. Lors de l’attaque du 7 octobre, quinze d’entre elles ont
été tuées, et six ont été prises en otage.
Kfar Aza
Fondé en 1951, ce kibboutz comptait
700 habitants. Lors de l’attaque du 7 octobre, les hommes du Hamas ont tué au moins
51 personnes, et pris en otages une vingtaine d’habitants, principalement femmes, enfants
et personnes âgées. Le 15 décembre, deux otages originaires de Kfar Aza ont été tués
par erreur par l’armée israélienne, à Gaza, ainsi qu’un ouvrier agricole enlevé dans le kibboutz
de Nir Am.
Sdérot
Cette ville-frontière, située à seulement
1 km du nord de la bande de Gaza, vivait depuis des années sous la menace des roquettes du
Hamas. Le 7 octobre, les combattants du Hamas y pénètrent en tuant de nombreux civils, dont
les 15 passagers d’un minibus touristique, des retraités se rendant à la mer Morte, avant
d’attaquer le poste de police local. Aucune personne n’y a été enlevée et emmenée à Gaza.
Des quelque 34 000 personnes qui
vivaient dans la ville avant l’attaque du Hamas, il n’en reste plus que quelques milliers.
Travailleurs thaïlandais
La Thaïlande est le deuxième pays le plus
représenté au sein des otages toujours aux mains du Hamas, avec huit ressortissants. Les
travailleurs immigrés thaïlandais représentent le premier contingent de travailleurs agricoles
étrangers en Israël : avant l’attaque du Hamas, environ 30 000 étaient employés
dans les fermes et les kibboutz, dont 5 000 autour de la bande de Gaza. Ils y ont
remplacé la main-d’œuvre palestinienne, dont les permis de travail ont été limités ces vingt
dernières années.
Trente-neuf ressortissants thaïlandais
ont été tués lors de l’attaque du 7 octobre, et une trentaine d’entre eux ont été
enlevés.
Autres travailleurs thaïlandais enlevés dans
les territoires limitrophes de la bande de Gaza (lieu précis inconnu)
Soldats israéliens
D’après un décompte de l’armée israélienne,
au moins 306 soldats en service ont été tués lors de l’attaque du Hamas, entre le 7 et
le 9 octobre 2023. Vingt soldats et dépouilles ont été emmenés dans la bande de
Gaza.
Autres soldats en service enlevés dans les
territoires limitrophes de la bande de Gaza (lieu précis inconnu)
Sources : oct7map.com ;
collectif7octobre.org ; ministère des affaires étrangères israélien ; OpenstreetMap ;
Haaretz, Le Monde
Le 20 février, les premiers corps d’otages avaient été rendus par l’organisation islamiste. Quatre cercueils censés contenir la dépouille mortelle du plus âgé des captifs, Oded Lifshitz, 83 ans lors de son enlèvement, et celles des deux plus jeunes, Kfir et Ariel Bibas, qui avaient alors, 8 mois et demi et 4 ans, réunis dans la mort avec leur mère, Shiri, 32 ans en 2023.
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