Près de la moitié des espèces de coraux constructeurs de récifs, qui vivent dans les eaux tropicales, sont menacées d’extinction, selon un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), publié mercredi 13 novembre.
La publication par l’organisme de sa liste rouge actualisée des espèces menacées intervient en pleine COP29 sur le climat à Bakou, en Azerbaïdjan, à laquelle les dirigeants de nombre des pays principaux pollueurs ont décidé de ne pas se rendre.
La hausse des températures d’origine humaine a entraîné des blanchissements massifs de récifs coralliens, menaçant des écosystèmes cruciaux pour la vie marine et les moyens de subsistance des populations qui en dépendent.
Selon l’UICN, 892 des espèces de coraux constructeurs de récifs, qui vivent dans les eaux chaudes et peu profondes des tropiques, sont menacées d’extinction. Dans la dernière évaluation, datant de 2008, un tiers de toutes les espèces confondues étaient menacées. L’UICN est toujours en train d’évaluer les risques qui pèsent sur les coraux qui vivent en eaux froides, plus profondes, qui rendent leur étude plus difficile.
L’UICN interpelle les négociateurs de la COP29
Le blanchissement est une réaction des coraux à différentes sources de stress. Face à la chaleur, au froid, à l’acidification ou à certaines maladies qui se multiplient à cause des pollutions marines, les polypes peuvent expulser les algues avec lesquelles ils vivent en symbiose, ce qui leur fait perdre leur couleur. Si l’épisode ne dure pas trop longtemps et ne se répète pas trop souvent, ils peuvent survivre. Mais l’intensité du réchauffement climatique laisse de moins en moins de répit aux colonies, lieu de vie de 25 % de la biodiversité sous-marine.
L’UICN exhorte les négociateurs à la COP29 à agir rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Les écosystèmes sains comme les récifs coralliens sont essentiels » aux humains, « apportant nourriture, stabilisant les côtes et stockant du carbone », a déclaré la directrice générale de l’organisme, Grethel Aguilar.
« Le changement climatique reste la menace principale sur les coraux bâtisseurs de récifs [ou “madrépores”] et est en train de dévaster les systèmes naturels dont nous dépendons », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Les coraux sont également menacés par la pollution, les maladies, la pêche non durable.
La plupart des madrépores se trouvent dans la région indo-pacifique, comme la grande barrière australienne, qui a subi cette année l’un des pires épisodes de blanchissement qu’elle ait jamais connus. La liste rouge actualisée de l’UICN comprend les résultats d’une étude sur les coraux constructeurs de récifs dans l’océan Atlantique, publiée mercredi dans la revue PLOS One.
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Elle conclut que près d’une espèce sur trois de ce corail atlantique est en danger critique d’extinction, davantage qu’on ne le pensait précédemment. « Sans décisions adéquates de ceux qui ont le pouvoir de changer cette trajectoire, nous verrons encore davantage de perte de récifs, et la disparition progressive d’espèces de coraux dans des proportions de plus en plus grandes », a averti David Obura, spécialiste des coraux à l’UICN.