Le maire de Bucarest, Nicusor Dan, pro-européen, ressort en tête du second tour de l’élection présidentielle en Roumanie, dimanche 18 mai, selon deux sondages réalisés à la sortie des urnes, à l’issue d’un scrutin marqué par une forte participation dans un climat tendu.
A la clôture des bureaux de vote à 21 heures (20 heures à Paris), le candidat centriste est crédité de plus de 54 % des suffrages, contre quelque 45 % pour le chef du parti nationaliste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), George Simion. Le taux de participation s’est élevé à près de 65 %, contre seulement 53 % au premier tour.
La publication de ces chiffres a été accueillie dans la confusion, les deux candidats revendiquant la victoire. Au quartier général de Nicusor Dan, installé dans un parc de Bucarest, le quinquagénaire a salué, tout sourire, « la victoire d’une communauté de Roumains désireux d’un profond changement ». « Savourons cette soirée et, à partir de demain, reconstruisons la Roumanie », a-t-il ajouté devant ses partisans chantant « Europe » et « Unité ».
Mobilisation
Au même moment, son rival, s’exprimant devant le Parlement, s’est proclamé « le nouveau président de la Roumanie », comptant sur les votes de l’importante diaspora pour gagner et dénonçant des « fraudes ».
Plus tôt, Pavel Durov, le fondateur de Telegram, avait accusé la France d’avoir cherché à « censurer des voix conservatrices » en Roumanie – ce que le Quai d’Orsay a vivement démenti. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères roumain a, quant à lui, dénoncé une « campagne virale de fausses informations » sur les réseaux sociaux, notamment Telegram, visant à « influencer le processus électoral » et portant « une nouvelle fois les marques d’une ingérence russe ».
Fervent admirateur de Donald Trump, George Simion était arrivé en tête du premier tour avec un score de près de 41 %, le double de son rival. Mais de nombreux Roumains se sont mobilisés entretemps pour renverser la donne d’un scrutin présenté comme crucial pour l’avenir européen de ce pays voisin de l’Ukraine, cinq mois après l’annulation d’un scrutin entaché de soupçons d’ingérence russe, fait rarissime.