Gérard Depardieu, 76 ans, est jugé depuis ce lundi devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
L’acteur est accusé d’agressions sexuelles par deux femmes qui étaient avec lui sur le tournage du film « Les volets verts » de Jean Becker, en 2021.
Présent à l’audience avec de nombreux soutiens, il promet de s’expliquer.
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Gérard Depardieu, le monstre sacré du cinéma français dans la tourmente
Des journalistes sur place dès 8h du matin pour une audience annoncée à 13h30, des médias français mais aussi anglais, russes ou encore espagnols, des caméras et des appareils photos en nombre, et une manifestation féministe à midi. La première journée du procès de Gérard Depardieu, ce lundi 24 mars, a été, comme prévu, agitée.
C’est peu après 13h, sous le crépitement des flashs et par une porte dérobée, que le « monstre sacré du cinéma », qui est accusé par deux femmes d’agressions sexuelles qu’il aurait commises lors du tournage du film de Jean Becker Les volets verts« , est arrivé en costume, chemise, et baskets noirs Nike. Il était particulièrement attendu, d’autant que son premier procès prévu en octobre avait été renvoyé en raison de son état de santé.
« Ça va, ça va », assure l’acteur
Il semble aujourd’hui aller mieux, malgré quelques difficultés à se mouvoir. Ainsi, quand un journaliste lui demande comment il se sent, il répond par un pouce levé. Quand un autre lui lance : « Ça n’est pas trop difficile ? », il répond rapidement : « Ça va, ça va ».
L’audience a pourtant été aménagée, sur ordre d’un médecin, spécialement pour l’acteur, qui souffre de diabète et de troubles cardiaques. Ainsi, elle ne peut excéder plus de six heures jour, les pauses sont obligatoires toutes les trois heures, une salle de repos est à disposition pour être vu si besoin par un médecin, et le comédien a le droit de manger des barres sucrées s’il le souhaite dans la salle en cas de coup de mou. Gérard Depardieu, 76 ans, a aussi pu amener son propre siège, une sorte de cube couvert d’un paréo, qui lui permet d’éviter certaines douleurs.
Vincent Pérez, Roxane Depardieu, Fanny Ardant…
Et c’est sur ce siège que le comédien a passé le plus clair de son temps, ce lundi. Dans la salle, de nombreux soutiens sont venus à ses côtés, parmi lesquels l’acteur Vincent Perez, sa femme Karine Silla, et la fille de l’acteur, Roxane Depardieu, vêtue d’une veste à capuche noire recouvertes d’inscriptions « Fuck you », pas anodines à ce procès. Citée comme témoin, Fanny Ardant qui partageait l’affiche du film Les volets verts avec Gérard Depardieu, n’a fait qu’une brève apparition et un large sourire à l’accusé. Citée comme témoins comme d’autres, l’actrice, très chic dans un trench noir, n’a pu assister aux débats et reviendra mardi à 13h30 à la barre.
Le septuagénaire, lui, ne s’est que peu exprimé au premier jour du procès. Appelé à la barre au début de l’audience par le président pour décliner son identité, il s’est vu rappeler ses droits : « garder le silence, faire des déclarations ou répondre aux questions du tribunal ». « Je ferai une déclaration préalable et ensuite, je répondrai aux questions du tribunal », a promis l’acteur.
Transport sur les lieux, reconstitution
Le reste de l’audience a été consacrée à des questions de procédure. Dans une ambiance très tendue, émaillée par un incident (un « oh » crié dans la salle par l’actrice Anouk Grinberg avant qu’elle ne soit expulsée par la police), Me Assous, avocat de Gérard Depardieu, a plaidé l’annulation de l’audience, dénonçant « une enquête exclusivement à charge » contre son client.
Me Assous a formulé de nombreuses demandes d’actes, dont l’audition de témoins, un transport sur les lieux, une reconstitution des faits. « Les plaignantes ont mis plus de deux ans pour déposer plainte, elles ne sont plus à un mois près », a-t-il ironisé pour que ces actes soient réalisés, quitte à ce que la défense les finance.
Me Assous, avocat de Gérard #Depardieu « Je n’ai jamais vu de plaignantes qui refusent et qui font tout pour que la vérité ne se manifeste pas. C’est la raison pour laquelle nous avons eu de cesse de vous dire que ces accusations sont mensongères et inexactes ». pic.twitter.com/8jHhvv3Sap — Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) March 24, 2025
Sur le banc des parties civiles, les plaignantes sont restées impassibles, ou ont montré parfois leur mécontentement en écoutant l’avocate du prévenu. Leurs avocates, elles, n’ont pas caché leur colère, dénonçant les « manœuvres dilatoires » de la défense dont le seul but serait de retarder l’ouverture des débats au fond.
L’audience a été finalement suspendue vers 20h, après un peu plus de six heures d’audience. Gérard Depardieu, qui a quitté la salle sans dire un mot à la presse, devrait s’exprimer sur les faits mardi, dans la matinée.