Le tribunal judiciaire de Paris jugera un « système » à partir du lundi 30 septembre, celui que le Front national (FN, devenu Rassemblement national, RN, en 2018) est accusé d’avoir organisé pour se financer sur des fonds européens, entre 2004 et 2016, à travers l’embauche d’assistants parlementaires travaillant de fait pour le parti. Tour d’horizon des prévenus, poursuivis aux côtés de Marine Le Pen et de son parti.
Les historiques
Louis Aliot. Député européen au moment des faits, l’ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen a entre-temps été élu maire en 2020 de Perpignan, la plus grande ville dirigée par l’extrême droite en France. Premier vice-président du RN, il a été battu en 2022 par Jordan Bardella dans la course à la tête du parti. Il lui est reproché l’emploi d’un assistant parlementaire fictif durant quatre mois.
Thierry Légier. Garde du corps personnel de chaque dirigeant du FN, puis du RN, depuis le début des années 1990, cet ancien parachutiste est soupçonné d’avoir été injustement rémunéré comme collaborateur de plusieurs eurodéputés.
Wallerand de Saint-Just. Figure du FN, il en a été le trésorier quand le parti est soupçonné d’avoir créé un « système » visant à se financer sur des fonds européens. Conseiller régional d’Ile-de-France, il a été condamné dans l’« affaire des kits de campagne ».
Les petites mains devenues cadres
Julien Odoul. Comptant parmi les assistants parlementaires présumés fictifs, le trentenaire milite désormais en première ligne au RN, porte-parole du parti et député de l’Yonne depuis 2022. Jordan Bardella l’a nommé en septembre codirecteur de campagne des prochaines élections législatives, en cas de nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.
Catherine Griset. Proche amie depuis plusieurs décennies de Marine Le Pen, dont elle a été la cheffe de cabinet, elle est élue au Parlement européen depuis 2019.
Timothée Houssin. Ancien collaborateur présumé fictif de Nicolas Bay, le conseiller régional de Normandie et aussi député RN de l’Eure depuis 2022.
Le dissident
Nicolas Bay. Parti en très mauvais termes du RN en pleine campagne présidentielle 2022, le chef de file de la ligne conservatrice du FN avait rejoint Eric Zemmour. Réélu en juin député européen sur la liste de Reconquête !, il a opéré un rapprochement avec le RN dans le sillage de Marion Maréchal, mais reste indésirable pour Marine Le Pen. Au moment des faits, il dirigeait la délégation du RN au Parlement européen.
Les anciens élus
Jean-Marie Le Pen. L’ancien président et cofondateur du Front national, âgé de 96 ans, ne sera pas présent à l’audience pour raisons de santé.
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