C’est un exercice « peu banal (…) et très peu confortable » auquel se sont livrés les avocats de la défense, vendredi 14 mars, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les affaires de presse, selon leurs propres dires. « L’information qui a été publiée par Le Point était absolument et entièrement fausse. Terriblement fausse. Personne ne contesterait qu’elle était diffamatoire », a reconnu l’avocat historique de l’hebdomadaire, Renaud Le Gunehec, en introduction de sa plaidoirie. L’audience a pourtant duré plus de quatre heures, durant lesquelles parties civiles et défense ont décortiqué les événements qui ont mené à la publication, le 22 juin 2022, d’un article « exclusif » intitulé « L’employée sans papiers de Raquel Garrido et Alexis Corbière », afin de déterminer la bonne foi et la qualité du travail de vérification de son auteur, Aziz Zemouri, et de son directeur de publication, Etienne Gernelle – tous deux absents des bancs des prévenus.
Dans cet article, publié peu après les élections législatives, le journaliste, qui n’exerce plus depuis, affirmait que les deux membres du couple, tous deux députés « insoumis » en Seine-Saint-Denis, employaient une femme sans papiers d’origine algérienne pour garder leurs enfants et faire le ménage. Selon M. Zemouri, ils la soumettaient à des « cadences infernales », lui faisaient du chantage aux papiers et la faisaient notamment dormir « sur un canapé à Paris », dans un second appartement que le couple aurait détenu afin de pouvoir « scolaris[er] [ses enfants] dans la capitale ».
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