Les avocats de Nicolas Sarkozy ont mis un terme, mardi 8 avril, au long procès des soupçons de financement par la Libye de la campagne présidentielle de 2007, qui s’est ouvert le 6 janvier. La famille de l’ancien président de la République est venue les écouter, son épouse Carla Bruni-Sarkozy, deux de ses fils, et le staff qui ne le quitte pas d’une semelle. La salle d’audience était d’ailleurs comble, pour entendre pendant cinq heures les arguments du cabinet Darrois, l’un des plus grands cabinets d’affaires français – avec 84 avocats et plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Mᵉ Jean-Michel Darrois, 77 ans, le fondateur du cabinet, a pris la parole le premier, et prouvé que l’éloquence judiciaire n’était pas une condition indispensable au droit des affaires. Il a de nouveau soulevé l’incompétence du tribunal. Son client ayant été ministre de l’intérieur, puis président de la République, il ne pouvait être jugé que par la Cour de justice de la République – la question a cependant déjà été tranchée le 24 septembre 2020 par la chambre de l’instruction.
Il a insisté sur « une instruction fragile », où les magistrats instructeurs ont procédé « à des amalgames » pour y donner « une coloration sulfureuse ». « Il n’y a pas le moindre élément matériel, on ne peut affirmer qu’il y ait corruption, a dit l’avocat, c’est à l’accusation d’en apporter la démonstration, on ne peut pas déduire la culpabilité d’un prévenu sur une hypothèse, fut-elle vraisemblable. » Il a égrainé « le faisceau d’indices » du Parquet national financier (PNF), qu’il accuse « de vouloir salir Nicolas Sarkozy », et juge ces indices, certes graves, ni précis ni concordants, si tant est qu’il s’agisse d’indices.
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