Protéger les infrastructures énergétiques est le « plus gros défi », selon la ministre de l’énergie ukrainienne
« La protection » des infrastructures face aux attaques russes « quotidiennes » est le « plus gros défi » du secteur de l’énergie en Ukraine qui s’achemine vers un quatrième hiver de guerre, a déclaré la nouvelle ministre de l’énergie ukrainienne, Svitlana Gryntchouk, en visite à Paris. « Chaque saison de chauffage, chaque hiver durant la guerre pour l’Ukraine, est un grand défi », a-t-elle souligné lors d’une rencontre avec l’Agence France-Presse (AFP) en marge d’une réunion de l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’OCDE.
« Le plus grand défi est de protéger et de sauvegarder les installations énergétiques contre les attaques quotidiennes, avec des centaines de drones et de missiles », a déclaré la ministre. « Nous avons réparé beaucoup de nos équipements énergétiques après les attaques, mais nous constatons que la Russie continue d’attaquer », explique-t-elle.
L’Ukraine protège ses installations énergétiques, en recourant à de la protection « physique » (par exemple, des gabions), « avec différentes défenses techniques contre les drones et les missiles, et bien sûr, nous cherchons à renforcer notre défense aérienne ». « L’ennemi a changé de tactiques et nous devons aussi changer notre protection », ajoute-t-elle. Malgré les mesures, l’année a été « extrêmement difficile pour les infrastructures gazières ». « C’est un défi supplémentaire de (savoir) comment réparer rapidement avant la période froide », dit-elle.
Même si l’Ukraine espère avoir dans ces stockages au moins 13,2 milliards de m3 de gaz pour passer l’hiver, elle aura besoin d’en importer plus de 4,5 milliards de m3 supplémentaires, selon la ministre. L’Ukraine prévoit par ailleurs d’« avoir tous ses réacteurs en opération », soit les neuf unités qui sont encore en activité depuis l’occupation par les Russes de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, Zaporijjia, composée de six réacteurs tous mis à l’arrêt. En cas de besoin, le pays peut importer pour 2,1 GW d’électricité à travers ses lignes à haute tension connectées au réseau européen.
« Notre tâche n’est pas seulement de résister, nous construisons également les bases d’un avenir énergétique plus solide, plus propre et plus sûr », avait déclaré, un peu plus, tôt la ministre devant des représentants d’Etats et de l’industrie nucléaire. Avec la guerre, le pays s’est tourné à marche forcée vers la transition énergétique en installant éoliennes et panneaux solaires, de petites unités de production électrique, offrant plus de « stabilité » au système électrique car elles sont « plus difficiles » à cibler, a expliqué la ministre à l’AFP.