Certains comportements du chat correspondent aux traits caractéristiques du psychopathe humain.
Des scientifiques britanniques ont analysé les corrélations entre ces personnalités typiques.
Dans l’immense majorité des cas, il n’y a toutefois rien à craindre de votre chat.
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Animaux de compagnie
Votre chat peut-il se transformer en un dangereux psychopathe et attenter à votre vie ou à celle des autres membres de son foyer ? C’est à cette question que des scientifiques ont tenté d’apporter des réponses par une étude approfondie de la personnalité féline.
Comment se définit la psychopathologie ?
D’après le Manuel MDS (nouvelle fenêtre), référence des psychiatres, psychologues et autres professionnels des troubles psychiatriques, la psychopathologie est un trouble de la personnalité antisociale, avec un « motif persistant de mépris pour les conséquences et les droits des autres ». Par définition, le psychopathe souffre d’un cruel manque d’empathie. Il est complètement hermétique à la souffrance d’autrui, qu’il la lui inflige directement ou qu’il l’observe, qu’elle soit physique ou morale. Il n’éprouve donc aucun remords ni culpabilité à faire souffrir un autre être humain ou un animal. Ces personnalités nous fascinent et font d’excellents anti-héros de la littérature et du cinéma. Parmi eux, Hannibal Lecter (Le Silence des agneaux de Thomas Harris), Norman Bates (Psychose d’Alfred Hitchcock) et Patrick Bateman (American Psycho de Bret Easton Ellis) sont de parfaits exemples de psychopathes. S’ils appartiennent au monde fictif, la réalité n’est pas très loin puisque des personnalités psychopathes défraient régulièrement la chronique par l’atrocité de leurs actes : William Fyfe, Paulo Shaker, Earl Jones… Elle pourrait même être plus proche que vous l’imaginez, car votre chat possède des traits psychologiques identiques !
Ce que révèle l’étude britannique sur la psychopathologie des chats
Fin 2021, quatre scientifiques britanniques, experts en psychologie, ont publié une étude (nouvelle fenêtre) dans la revue Journal of Research in Personality. Ils ont analysé les relations chat/propriétaire auprès de plus de 2 000 volontaires afin de repérer et de mettre en exergue les comportements psychopathologiques du félin. Pour cela, ils se sont appuyés sur le modèle triarchique de la psychopathie humaine : l’audace (« faibles niveaux de peur et d’évitement, immunité au stress« ), la malveillance (« empathie déficiente, agressivité cruelle« ) et la désinhibition (« retenue comportementale réduite, régulation altérée de l’affect et des pulsions« ). Ces trois traits de caractère sont courants chez les chats, comme l’ont rapporté les propriétaires interrogés sur le comportement de leur compagnon à quatre pattes. L’étude révèle également que, contrairement aux chiens ou aux primates, les chats sont peu doués d’empathie face à la souffrance d’autrui. Taillés pour la prédation, ils ne font pas grand cas de la détresse de l’oiseau ou du petit reptile tombé entre leurs griffes. Toutefois, Rebecca Evans, principale contributrice de l’analyse, nuance ce résultat en expliquant que le chat domestique ne souffre pas d’un trouble de la personnalité, contrairement aux psychopathes humains. Ces comportements sont davantage à observer au prisme des instincts naturels de l’animal. Ils lui ont apporté de sérieux atouts pour survivre en milieu sauvage avant la domestication. Enfin, même si certains chats peuvent avoir des comportements agressifs envers leur maître, il faut davantage s’interroger sur nos propres attitudes envers eux que sur une véritable tendance psychopathe.