Les utilisateurs européens de Facebook et Instagram vont pouvoir opter pour des publicités plus respectueuses de leurs données personnelles à partir de janvier 2026, sans souscrire pour autant à un abonnement payant, selon des engagements formels pris par la maison mère de ces deux réseaux sociaux, Meta, pour tenter de clore un contentieux avec Bruxelles. L’Union européenne (UE) a annoncé, lundi 8 décembre dans un communiqué, avoir reçu ces engagements, pris par Meta pour se mettre en conformité avec le règlement européen sur les marchés numériques (DMA).
La décision intervient plus de six mois après l’amende de 200 millions d’euros adressée à la multinationale américaine des réseaux sociaux, la première infligée dans le cadre du DMA et simultanément avec une amende de 500 millions d’euros prononcée contre Apple. Bruxelles avait estimé que le groupe enfreignait les dispositions du DMA en matière de traitement des données personnelles.
Cette difficulté faisait suite à la mise en place, à la fin de 2023, dans l’UE d’un abonnement permettant d’utiliser Facebook et Instagram sans voir de publicités, pourtant présentées par Meta comme un moyen de respecter les exigences réglementaires européennes en matière de données personnelles. Le groupe avait obligé alors les utilisateurs refusant de payer l’abonnement à consentir à l’exploitation de leurs données personnelles à des fins publicitaires, sans leur donner à l’époque la possibilité d’opter pour des publicités moins personnalisées, comme le prévoit le DMA.
« L’affaire n’est pas close, mais c’est une étape très positive », pour la Commission
Après des mises en garde de l’UE, Meta a mis en place à l’automne 2024 un nouveau modèle publicitaire visant à se mettre en conformité. Selon Bruxelles, le nouveau système ne répond pas totalement aux obligations du DMA, mais Meta prépare une nouvelle version qui sera présentée en janvier, et qui devrait résoudre « de manière effective » les griefs soulevés.
L’entreprise donnera alors un choix plus clair aux utilisateurs refusant de payer un abonnement : ils pourront soit « consentir à partager toutes leurs données et voir des publicités entièrement personnalisées », soit « opter pour partager moins de données » et voir des publicités moins ciblées, a résumé la Commission.
La Commission européenne a précisé qu’elle n’avait pas encore clos le dossier, et qu’elle se prononcerait une fois que les changements promis seraient mis en place. « L’affaire n’est pas close, mais c’est une étape très positive », a commenté un porte-parole de l’exécutif européen.
Contacté par l’Agence France-Presse, Meta a pris note de l’annonce de la Commission, tout en défendant l’écosystème des publicités personnalisées diffusées sur les plateformes du groupe.
Celles-ci jouent un rôle « vital pour l’économie européenne », a souligné un porte-parole du groupe, soulignant qu’« elles ont contribué l’an dernier à générer 213 milliards d’euros d’activité économique et à soutenir 1,44 million d’emplois dans l’UE ».









