Le Qatar a-t-il convaincu les membres du comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA) de voter en sa faveur, le 2 décembre 2010, lors du scrutin d’attribution de la Coupe du monde de football 2022, grâce à un bonus prévu, avant le vote, dans un contrat de télévision scellé entre l’instance et une chaîne de l’émirat ?
Dans le cadre de leur information judiciaire pour « corruption » sur les conditions d’obtention du tournoi par le Qatar, « pays pourtant le moins bien noté techniquement parmi l’ensemble des candidats » par les équipes d’inspection de la FIFA, les juges d’instructions français Serge Tournaire et Virginie Tilmont mènent des vérifications pour répondre à cette question et ont adressé, fin 2022, une demande d’entraide judiciaire aux autorités suisses.
Les magistrats sont d’autant plus intrigués que ledit contrat, de 400 millions de dollars (347 millions d’euros) au total, conclu fin 2010 entre la chaîne Al-Jazira Sport (devenue BeIN Sports) et la FIFA, prévoyait une clause en vertu de laquelle « si la compétition 2022 est attribuée à l’Etat du Qatar, Al-Jazira devra (…) verser à la FIFA (…) la somme de 100 millions de dollars (…) à titre de contribution non remboursable aux coûts de la production de la diffusion ».
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