Livre. Quoi qu’on en dise, Léo Larivière aime la bagnole. Il y consacre l’essentiel de son temps en tant qu’expert de l’ONG européenne Transport & Environment. Mais pas n’importe quelle « bagnole » et certainement pas celles que les constructeurs nous vendent à longueur de publicités. Il a donc voulu, dans son essai Quand la publicité s’oppose à la transition écologique (Editions de l’Aube, 128 pages, 15 euros), décrypter leur message pour proposer d’urgence une alternative. Il nous met en garde contre la fascination pour les grosses voitures, toujours plus lourdes, plus hautes, plus confortables et plus chères, nous éloignant de la sobriété.
Son essai tombe à point nommé. A Bruxelles, les constructeurs sont en train de gagner une petite victoire contre la voiture électrique, qui doit pourtant devenir la norme à partir de 2035 si l’on veut atteindre la neutralité carbone en 2050. Alors qu’ils devraient en vendre une sur quatre cette année, les groupes automobiles veulent gagner du temps. La Commission est prête à leur concéder un assouplissement des délais. Mais ils ne s’arrêteront pas là : déjà, certains annoncent qu’ils reprennent les investissements dans le moteur thermique.
Pourtant, les émissions de carbone liées au transport au niveau européen sont celles qui baissent le moins, l’inflexion commence tout juste. Raison de plus pour accélérer et changer l’imaginaire, plaide Léo Larivière.
Un atout pour Renault et Stellantis
La réponse est évidemment entre les mains des constructeurs : « Rien qu’en France, ils investissent entre 2 et 5 milliards d’euros par an », pour promouvoir une certaine image de l’automobile, explique Léo Larivière, soit l’équivalent du budget des Jeux olympiques et paralympiques. Un rapport de l’association Résistance à l’agression publicitaire (RAP) publié en 2024 estime les dépenses publicitaires à 1 516 euros en moyenne par véhicule vendu. Léo Larivière et la RAP, sans se concerter, ont fait le même exercice. Ils ont disséqué les spots publicitaires et arrivent à la même conclusion : une régulation plus efficace que l’actuelle est nécessaire.
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