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Quand on découvre dans l’urine un « ver »… qui n’en est pas un

Espace PressePar Espace Pressemai 13, 2025
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C’est l’histoire d’un homme de 77 ans, d’origine africaine, résident d’une maison de retraite depuis septembre 2019 du fait d’une perte d’autonomie. Il a été victime en 2017 d’un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé paralysé du côté droit et souffre de complications liées à une hépatite C associée à une cirrhose hépatique. La plupart du temps, il est au lit ou au fauteuil et a besoin d’une assistance pour toutes les activités de la vie quotidienne. Ce patient, né au Congo, vit en France depuis 2017 et ne s’est pas rendu dans son pays d’origine ces dernières années.

En 2019, il a souffert d’une infection du rein gauche (pyélonéphrite), favorisée par la présence de calculs rénaux. Une intervention a été réalisée en 2022, mais sans grand succès. Il a ensuite fait plusieurs épisodes d’infection urinaire. On lui a finalement posé un cathéter sus-pubien, c’est-à-dire un drain dans la vessie pour permettre à l’urine de s’évacuer vers l’extérieur.

En octobre 2024, une infirmière signale la présence, dans la poche de recueil des urines, d’un long filament noir, mobile, ressemblant à un ver. Le patient n’a pas de fièvre, pas de douleurs abdominales, ni de troubles digestifs. Il ne présente pas de syndrome inflammatoire au vu des analyses sanguines, dont les résultats sont normaux. En particulier, on note l’absence d’augmentation des globules blancs éosinophiles, qui pourrait orienter vers une infection parasitaire.

Le professeur Frédéric Bloch (Service de gérontologie du CHU d’Amiens) raconte, dans un article publié le 1er mai 2025 dans le Journal of Medical Case Reports, qu’une infection parasitaire a d’abord été envisagée au vu du pays de naissance du patient et de la description par l’infirmière d’un élément apparemment mobile dans la poche urinaire.

Les deux principaux parasites touchant l’appareil urinaire humain sont la bilharziose urinaire, liée à une infestation par des schistosomes (vers plats), et l’échinococcose, maladie provoquée par des ténias du genre Echinococcus. Dans les deux cas, les symptômes se manifestent généralement par des douleurs ou la présence de sang dans les urines (hématurie). De plus, ce sont les œufs, et non les vers adultes, que l’on retrouve dans les voies urinaires.

De fait, les observations de vers dans l’urine ou dans l’appareil urinaire ont rarement été rapportées dans la littérature médicale.

Le « ver » découvert dans l’urine de ce patient septuagénaire invalide ne ressemblait pas à un ascaris lombricoïde (Ascaris lumbricoides), un ver rond parasite intestinal, qui peut dans de rares cas être présent dans l’appareil urinaire, notamment dans le rein ou la vessie, voire dans l’utérus. De plus, ce patient ne présentait pas de symptômes évoquant une ascaridiose. En revanche, ce ver avait l’apparence de Dioctophyma renale (ou ver rénal géant), bien que cette infection soit rare chez l’homme et n’ait jamais été observée en France. Dioctophyma renale est une espèce de ver rond parasite dont la forme adulte touche les reins de certains mammifères, dont les chiens. L’hypothèse d’un parasite semble donc improbable.

Envoi de l’échantillon urinaire au laboratoire de parasitologie

Le « ver » est prélevé et envoyé au service de parasitologie qui indique que les urines du patient ne contiennent aucune trace visible de parasite. Il s’avère que la structure allongée retrouvée dans la poche à urine est un caillot de sang ! Son apparence vermiforme s’explique par la forme tubulaire de l’urètre, le canal par lequel s’écoule l’urine du rein vers la vessie. Celui-ci a comprimé le caillot sanguin, lui donnant cet aspect allongé lorsqu’il a été évacué en même temps que l’urine.

Cette observation montre donc que des caillots de sang en forme de vers peuvent apparaître dans l’urine. Ils sont principalement dus à des saignements dans la vessie ou l’urètre en rapport avec une infection, un cancer, des calculs rénaux, ou encore la prise de médicaments anticoagulants. Ils sont souvent non accompagnés de douleur ou d’inconfort.

Après cette découverte extrêmement surprenante, le patient septuagénaire n’a plus présenté d’épisode similaire : plus aucun caillot sanguin n’a été retrouvé dans ses urines.

Quelques rares cas similaires ont été rapportés dans la littérature médicale. En 2020, des médecins sud-coréens ont décrit le cas d’un homme de 22 ans qui avait découvert la présence d’un « ver » dans la tubulure d’administration d’un médicament anti-douleur ! Ce jeune patient recevait une analgésie contrôlée par le patient (ACP), méthode qui permet au malade de contrôler l’administration d’un analgésique par voie intraveineuse.

La pompe ACP était pourtant munie d’une valve anti-retour, censée empêcher le reflux du sang du patient vers la poche de perfusion. Malgré cela, son sang avait reflué dans le sens inverse sur une distance de plus de 10 cm et avait fini par créer dans la tubulure un caillot peu à peu « lavé » de ses globules rouges.

Caillot blanc de fibrine.

La pompe ACP a été immédiatement débranchée et le matériel récupéré. Le corps étranger a été envoyé au service d’anatomopathologie pour examen. Il s’avère qu’il s’agissait d’un caillot de fibrine, protéine filamenteuse qui forme un maillage, emprisonnant les globules rouges, lors de la coagulation sanguine. Dans ce cas, le caillot avait l’aspect d’un long dépôt blanc ressemblant beaucoup à un petit ver.

Corps étranger de couleur rouge sang, ressemblant à un ver.

En 2017, une équipe taïwanaise avait rapporté la présence d’un « ver » dans les urines d’une patiente de 86 ans hospitalisée pour rétention urinaire. Un cathéter a été posé pour évacuer l’urine. C’est alors que les médecins ont découvert dans l’urine claire ce qui semblait être un ver rougeâtre et qui s’est avéré être, après analyse, un caillot sanguin.

Quand le « ver » ressemble en tous points à un ver

En 2012, des médecins de la Mayo Clinic de Rochester (Minnesota) ont rapporté un cas peu banal de corps étranger dans la vessie. Un cas qui a représenté un véritable défi diagnostique pour le laboratoire de parasitologie.

Un homme de 69 ans consulte son urologue pour de soudaines mictions impérieuses, des douleurs pelviennes et une diminution du jet urinaire. Il a eu quatre infections urinaires au cours des douze derniers mois.

Quand les urologues examinent l’intérieur de la vessie lors d’une cystoscopie, ils découvrent un calcul volumineux. Un scanner pelvien est réalisé pour mieux le caractériser. L’imagerie révèle une grande structure calcaire, de forme spiralée. Fait troublant : l’intérieur de ce « calcul » est constitué de deux structures tubulaires molles et gélatineuses, évoquant l’aspect d’un ver.

Le spécimen a été adressé au laboratoire de parasitologie pour identification. Il se présente sous forme cylindrique, couleur jaune-vert et noire, avec des anneaux circulaires visibles en surface. Il mesure environ 16 cm de long pour 1,3 cm de large après reconstitution des deux parties sectionnées. Aucun œuf n’est retrouvé. Aucun organe interne n’est visible à l’œil nu.

L’absence d’œufs et la consistance uniformément gélatineuse du centre de cette structure intriguent les médecins qui pensent avoir affaire à un corps étranger non organique, autrement dit à autre chose qu’un organisme vivant.

Le hasard a voulu qu’un ver en plastique utilisé comme leurre pour la pêche, conservé depuis trois ans dans une solution saline à des fins pédagogiques, se trouve dans le laboratoire. Une simple comparaison visuelle, externe et interne, montre une ressemblance frappante entre le ver artificiel et le spécimen prélevé chez le patient.

Cet homme a fini par avouer à son urologue qu’il s’était inséré un ver de pêche artificiel dans l’urètre trois ans plus tôt. Il était cependant persuadé de l’avoir retiré et n’imaginait pas qu’il soit resté dans sa vessie depuis tout ce temps.

Quand un ver est pris pour une tumeur

Il convient de noter que, tout comme un caillot sanguin peut imiter la présence d’un ver parasite, la détection d’un ver géant peut, à tort, évoquer une tumeur cancéreuse. Ainsi, en 2013, des médecins grecs ont rapporté le cas, très rare, d’un patient de 39 ans présentant dans le rein un Dioctophyma renale (ver géant rénal). Cette lésion avait été interprétée dans un premier temps comme une tumeur kystique du rein. Avant cela, plusieurs cas de patients présentant des infections à nématodes mimant un cancer avaient été décrits, dont un cas causé par Dioctophyma renale imitant une masse profonde dans la cavité abdominale.

Pour conclure, il est important de souligner que ces situations peuvent coexister. En 2016, une équipe américaine a décrit le cas d’un homme de 71 ans qui présentait une infection par Dioctophyma renale (dioctophymose) associée à un cancer du rein. De même, des médecins chinois ont rapporté en 2019 le cas d’une patiente de 49 ans présentant de façon concomitante une dioctophymose et un carcinome rénal. La patiente avait expulsé deux vers vivants dans les urines. De couleur rouge sang, ils mesuraient 25 cm de long et 5 à 7 mm de large.

Pour en savoir plus :

Bloch F. A single worm-like structure in a urine collection bag : a case report. J Med Case Rep. 2025 May 1 ;19(1) :201. doi : 10.1186/s13256-025-05248-5

Kim JH, Kim JY, Park YS, et al. Fibrin Clot Mistook as a Worm in the Intravenous Line. Yonsei Med J. 2020 Mar ;61(3) :267-269. doi : 10.3349/ymj.2020.61.3.267

Yang F, Zhang W, Gong B, et al. A human case of Dioctophyma renale (giant kidney worm) accompanied by renal cancer and a retrospective study of dioctophymiasis. Parasite. 2019 ;26 :22. doi : 10.1051/parasite/2019023

Chang CL, Liou CB, Tseng YS. A String-like Blood Clot Mimicking Parasite in the Urinary Bladder. J Urol Ren Dis. 2017 ;6 :146. doi : 10.29011/2575-7903.000146

Kuehn J, Lombardo L, Janda WM, Hollowell CM. Giant kidney worms in a patient with renal cell carcinoma. BMJ Case Rep. 2016 Mar 7 ;2016 :bcr2015212118. doi : 10.1136/bcr-2015-212118

Katafigiotis I, Fragkiadis E, Pournaras C, et al. A rare case of a 39 year old male with a parasite called Dioctophyma renale mimicking renal cancer at the computed tomography of the right kidney. A case report. Parasitol Int. 2013 Oct ;62(5) :459-60. doi : 10.1016/j.parint.2013.06.007

Schmitt BH, Feder MT, Rokke DL, et al. An unusual foreign body in the urinary bladder mimicking a parasitic worm. J Clin Microbiol. 2012 Jul ;50(7) :2520-2. doi : 10.1128/JCM.00532-12

Pilsczek FH. Helminthic infections mimicking malignancy : a review of published case reports. J Infect Dev Ctries. 2010 Aug 4 ;4(7) :425-9. doi : 10.3855/jidc.840

Sun T, Turnbull A, Lieberman PH, Sternberg SS. Giant kidney worm (Dioctophyma renale) infection mimicking retroperitoneal neoplasm. Am J Surg Pathol. 1986 Jul ;10(7) :508-12. doi : 10.1097/00000478-198607000-00008

Marc Gozlan

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