10% des nouveaux fast-foods ouvrent dans des zones rurales en France.
Si certains sont ravis, d’autres luttent localement contre leur installation.
Le 20H de TF1 a écouté le point de vue des uns et des autres.
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LE WE 20H
Depuis 2019, plus de 3.000 points de vente de restauration rapide ont ouvert en France. Ce qu’on ignore généralement, c’est que 10% d’entre eux, soit environ 300, sont situés dans des zones rurales. Les commandes s’enchaînent dans le fast-food au beau milieu de la campagne occitane que l’on découvre dans le reportage du 20H en tête de cet article. « Ce qui est bien, c’est qu’il y a des points fidélité, ils font pas mal d’offres pour les familles donc ça nous fait faire des économies tout en profitant de sorties avec notre fils« , explique une mère qui y mange trois fois par mois avec sa famille. Chaque visite leur coûte une trentaine d’euros, moins cher qu’un restaurant traditionnel .
Ouvert en mars dernier, l’établissement vend 5.000 menus par semaine, un volume comparable aux restaurants installés dans des zones commerciales. L’établissement reste ouvert jusqu’à 23h tous les jours de la semaine, une rareté en zone rurale. « Les pics d’activité, c’est le mercredi après-midi, le vendredi soir, le samedi et le dimanche. Notre objectif est assez simple : offrir des burgers à un maximum de clients sans qu’ils aient besoin de faire 30 ou 40 kilomètres« , explique le gérant du fast-food au micro de TF1.
« Une des clés de la restauration dite rapide est d’être sur les zones de flux »
Après s’être installé dans les centres-villes, les gares, et au bord des autoroutes, les enseignes de la restauration rapide partent à la conquête des zones rurales, et se livrent une bataille sans répit pour capter un maximum de consommateurs. « Chaque enseigne a ses stratégies de développement, ses équipes qui cherchent à repérer les nouveaux projets immobiliers. Une des clés de la restauration dite rapide est d’être sur les zones de flux, ces ronds-points, ces circulations entre la campagne et la ville moyenne de proximité« , explique François Blouin, président de la société de conseil en marketing Food Service Vision.
Mais parfois cette conquête en pleine campagne suscite des tensions. Dans un village du Vaucluse , Frédéric Ardoin et son association Vivre à Sérignan-du-Comtat ont réussi à faire annuler un projet. Une multinationale américaine voulait ouvrir un restaurant sur un terrain en face d’une cave viticole, dans cette commune située à une dizaine de kilomètres d’Orange. « Plusieurs enseignes de fast-food se sont installée à moins de dix minutes de route d’ici, l’offre est présente déjà« , estime Frédéric Ardoin. Il y a un an, lui et une partie des 3.000 habitants protestent contre l’ouverture du fast-food. Ils déposent même un recours auprès de la mairie. Quatre mois plus tard, la multinationale renonce à son projet, en évoquant un motif technique.
Ce retrait aurait préservé l’économie locale, selon Frédéric Ardoin. « La création d’un fast-food aurait détruit tous les emplois qui sont déjà dans le village puisqu’il y a déjà une offre de restauration. Une multinationale peut se permettre d’ouvrir une enseigne et de la perdre, déclare le président de l’association. Par contre, pour les restaurants présents dans le village, ça les aurait étouffés. »