Bouddhisme, spiritualité iranienne, hindouisme… Voici quatre ouvrages plongeant au cœur des spiritualités orientales en empruntant des chemins divers, de la philosophie à la poésie, en passant même par la théologie chrétienne.
« Vie de Xuanzang. Pèlerin et traducteur », présenté, traduit et annoté par Jean-Pierre Drège, Les Belles Lettres, 2023, 970 pages, 75 euros
Parfois surnommé « le Marco Polo chinois », Xuanzang (602-664) est peut-être le plus célèbre des pèlerins bouddhistes. Déçu par les querelles d’interprétations de la voie du Bouddha rencontrées au sein des nombreux monastères chinois qu’il fréquente durant sa jeunesse, il entreprend un voyage aux sources, en Inde, en dépit d’un interdit impérial de passer la frontière.
Son voyage, émaillé de péripéties, durera seize ans et marquera les mémoires. Affrontant le désert et les montagnes, parfois seul ou accompagné de disciples acquis à sa cause en chemin, il longe la Route de la soie, séjourne au Gandhara, en Oddiyana (Pakistan actuel), puis en Inde, à l’université de Nalanda, où il reste douze ans. De retour en Chine, où on lui pardonne sa transgression et où on l’accueille finalement avec les honneurs, il passera la fin de sa vie à traduire et transmettre les nombreux textes qu’il rapporte de ses voyages.
Plusieurs biographies de Xuanzang furent rédigées par des disciples. La plus détaillée est signée de l’un d’entre eux, Huili, qui, dès la disparition de son maître ou peut-être même dès son retour en Chine, en commence la rédaction. C’est elle (telle qu’annotée et complétée peu de temps après par un autre disciple, Yancong) qui fait l’objet de la présente traduction.
Rigoureusement introduite et mise en contexte par le sinologue Jean-Pierre Drège, elle souffre parfois d’un vocabulaire technique, hagiographique et touffu ainsi que d’innombrables précisions géopgraphiques qui risquent de perdre les non-spécialistes. Le tout entraîne une aridité de lecture que compense néanmoins le récit fabuleux des aventures du « Maître de la loi », et la sagesse qui s’en dégage. G. S.
Les Rubâ’iyât, d’Omar Khayyâm, présenté et traduit par Pierre Seghers, Seghers, 160 pages, 15 euros
Né vers 1048 à Nichapour, dans l’actuel Iran, le savant et philosophe Omar Khayyâm deviendra, lors de la traduction des Rubâ’iyât (« quatrains », en persan) en anglais, en 1868, le poète persan le plus lu au monde. L’éditeur français Pierre Seghers (1906-1987) en proposait, en 1979, une traduction dans la langue de Molière, rééditée ici par sa maison d’édition en une esthétique version poche bilingue, persane et française.
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