Mercredi 7 avril, dans l’après-midi, la rue Al-Wahda de la ville de Gaza, habituellement animée par les marchés de fortune qui s’y sont installés depuis le début de la guerre, s’est transformée en un enfer à ciel ouvert. Un premier missile s’est abattu sur des étals, suivi quelques minutes plus tard d’une frappe sur une sandwicherie très populaire surnommée « Thailandy ». Les images, filmées par des journalistes locaux et partagées sur les réseaux sociaux (les autorités israéliennes interdisent toujours l’accès de l’enclave aux journalistes étrangers), sont insoutenables. La terrasse de ce snack est jonchée de corps renversés de leur chaise.
Certains semblent rendre leur dernier souffle, dans un état de stupeur, tandis que des survivants paniqués courent en hurlant. « Mon Dieu ! Mon Dieu ! » Un petit garçon, vendeur ambulant de café, gît à terre, les yeux ouverts, sa cafetière encore posée à côté de lui. Un filet de sang s’écoule de son crâne. Plus loin, deux enfants secouent désespérément le corps inanimé de leur père, criant de toutes leurs forces : « Papa ! Papa ! » A une centaine de mètres de là, au niveau du rond-point Palmyra, où le premier missile a frappé, le journaliste d’Al-Jazira Moubasher, Ayman Al-Hesi, réalise un direct. « Nous vous transmettons ces images éprouvantes de la réalité douloureuse que nous vivons à Gaza », dit-il, se filmant au milieu d’une foule en détresse.
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