- Aussi appelée syndrome de la seconde nuit, la « nuit de java » est un phénomène courant chez les nourrissons.
- Bien que connu des professionnels de la maternité, il n’en reste pas moins mystérieux pour les jeunes parents.
- Il vaut mieux s’y préparer et adopter les bons réflexes pour y faire face dans le calme.
Loin d’être un long fleuve tranquille, le séjour à la maternité est une période intense, riche en découvertes. De plus en plus court (3,7 jours en 2021 contre 4 jours en 2016, selon la dernière Enquête nationale périnatale), il laisse peu de temps pour prendre ses marques avec bébé, entre les visites, la fatigue et l’apprentissage des premiers soins. Sans oublier la deuxième ou la troisième nuit qui s’avère particulièrement éprouvante. La « nuit de java » est un phénomène déroutant pour les parents qui ne sont pas préparés. Mais en quoi consiste-t-il exactement, et comment y survivre ?
Que se passe-t-il pendant la « nuit de java » ?
La deuxième ou la troisième nuit suivant sa naissance, votre bébé peut se mettre à pleurer, à réclamer à maintes reprises le sein ou le biberon et ne s’apaiser qu’au contact de votre peau. Bien que la « nuit de java » ne soit pas systématique, « on note effectivement une agitation du nouveau-né, avec des pleurs importants, à partir de la deuxième nuit »
, confirme Marie-Josèphe Challamel, pédiatre, interrogée par Madame Le Figaro
. Cela s’explique facilement, selon la sage-femme Sarah Benjilany. Dans le même média, elle indique : « La naissance stimule le bébé et entraîne chez lui un état d’extrême vigilance »
. Pendant deux heures, il va garder ses yeux grands ouverts, puis plonger dans un sommeil relatif. À son réveil, « entre 12 à 36 heures plus tard, la nuit de java commence »
.
Un besoin d’être rassuré et apaisé
Le changement d’environnement perturbe le nouveau-né, ce qui entraîne la « nuit de java ». Aurélie Lavisse, auxiliaire de puériculture, explique dans Le Journal des Femmes
que le bébé est sollicité et confronté à de nouveaux bruits, ainsi qu’à une forte lumière. Sarah Benjilany abonde : « L’adaptation peut être violente (…) car le nourrisson passe d’un environnement sombre (…) à une lumière vive, des nouveaux bruits et un toucher différent »
.
Dans Femme Actuelle
, l’infirmière-puéricultrice Alexia Poirier, auteure de Bienvenue bébé : le guide complet de la naissance aux premiers pas
, résume : « Bébé exprime un fort besoin de réassurance »
. Un autre facteur intervient, selon Aurélie Lavisse. Peu importe que les tétées s’effectuent au sein ou au biberon, « le bébé va sentir la montée de lait de sa mère »
. Pour l’auxiliaire de puériculture, cela peut tenir l’enfant éveillé.
Les bons réflexes à avoir en tant que parents
Limiter les stimulations extérieures, notamment en réduisant les visites et en faisant le moins de bruit possible, permet d’apaiser votre bébé. Pour le rassurer, rien de tel que le peau à peau et la succion. Alexia Poirier conseille aux parents d’utiliser le doigt ou la tétine entre les biberons « pour répondre à son besoin et favoriser son apaisement »
. Pour les mamans, elle recommande de se reposer la première nuit et de s’organiser avec le coparent pour les prochaines. La journaliste Renée Creusard, auteure de l’ouvrage Choisir d’être mère : tout ce qu’on ne vous a pas dit sur la parentalité
, confirme la nécessité de passer le relais. Dans Madame Le Figaro
, elle raconte : « Depuis que j’ai vécu la nuit de java, je dis à mes copines enceintes de se battre pour obtenir un lit pour le deuxième parent, même un fauteuil »
.