Selon une étude près de 15 % de la population française, soit environ 9 millions de personnes, disent ressentir un manque affectif chronique.
La solitude affective désigne le fait de ressentir un profond sentiment de vie et de liens affectifs même lorsque l’on entretient des relations sociales.
Non prise en charge, ce trouble émotionnel peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale.
La solitude affective touche environ 15 % de la population française. La solitude désigne le fait d’être seul ou en manque de relations sociales. Pour le psychiatre Sébastien Garnero, interrogé par Cosmopolitan, il existe plusieurs types de solitude : « La solitude sociale, nourrie par le manque de relations, la solitude liée à l’impression d’être différent.e, la solitude existentielle lorsqu’on se retrouve à un carrefour de vie qui nous fait requestionner nos décisions« . La solitude affective, elle, est encore plus complexe et dépasse l’absence de contacts sociaux. Une personne qui souffre de cet état peut entretenir des relations sociales, être en couple, parents… mais elle ressent un profond sentiment de vide, d’abandon ou une incapacité à établir des liens émotionnels significatifs. Il manque toujours quelque chose. Selon une étude récente menée par la Fondation de France, près de 15 % de la population, soit environ 9 millions de personnes, disent ressentir un manque affectif chronique.
Quelles sont les causes de la solitude affective ?
La solitude affective peut trouver sa source dans l’enfance. Un enfant qui a souffert d’un manque de liens avec un parent ou a subi un traumatisme aura plus de difficulté à créer des liens affectifs forts une fois adulte. D’autres raisons peuvent expliquer cette solitude affective : une mise en couple tardive, la perte d’un proche, la pression sociale (la réussite, le mariage ou la famille peuvent pousser les individus à se sentir inadéquats s’ils ne répondent pas à ces attentes), mais aussi les aléas de la vie et la surconsommation de réseaux sociaux et des médias. Les interactions en ligne étant souvent superficielles, elles remplacent les connexions profondes.
Des répercussions sur la santé mentale
La solitude affective peut avoir des répercussions non seulement sur la santé mentale, mais aussi physique. Elle peut plonger la personne dans un sentiment de mal-être profond, augmenter le risque de dépression et de troubles du sommeil. L’individu souffrant de cet état peut être anxieux, se sentir en décalage, ressentir un besoin constant d’être rassuré, il peut développer des troubles de l’attachement ou s’isoler davantage.
Comment lutter contre la solitude affective ?
Il est important de prendre le temps de revenir à soi. Pour cela, les psychologues conseillent de prendre du recul sur les médias et les réseaux sociaux qui amplifient le sentiment de vide. Au lieu de scroller sur son téléphone, parlez avec vos proches. Le psychiatre Sébastien Garnero ajoute : « Trouver un projet de vie qui nous épanouisse » peut aussi être une manière de réduire l’impression de solitude. Cela peut être une activité physique, créative, donner de son temps dans une association. Enfin, il peut être judicieux de suivre une psychothérapie afin de comprendre les mécanismes qui ont pu amener à la solitude affective et trouver une solution. « Si on en est là, c’est que les paramètres de notre vie ne nous ont pas permis de nous aimer suffisamment« .