- À moins d’une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, le Premier ministre jette ses dernières forces dans la bataille.
- Il occupe le terrain et l’espace médiatique, malgré le défaitisme ambiant dans les rangs du gouvernement.
Suivez la couverture complète
Budget 2026 : le vote de confiance, la dernière carte de François Bayrou
S’il fallait donner un titre aux dernières semaines du gouvernement Bayrou ? « Courage, fuyons ! »
, plaisante un conseiller ministériel. Le constat en a frappé plus d’un dans les couloirs de Matignon ces derniers jours. Personne ne se bouscule vraiment au portillon pour défendre la décision du Premier ministre de se soumettre à un vote de confiance des députés le 8 septembre. Et ce malgré l’appel d’Emmanuel Macron en conseil des ministres à se déployer dans les médias.
Seule une poignée de ministres, à l’instar de Juliette Méadel (Ville) ou Astrid Panosyan-Bouvet (Travail), se prêtent au jeu et se relaient sur les plateaux et dans les colonnes de la presse pour faire bonne figure jusqu’au bout. À un proche qui s’en inquiétait, François Bayrou s’est contenté d’évacuer, un brin fataliste : « C’est ainsi, c’est la politique… ».
Chacun joue sa partition pour espérer rester
Chacun joue sa partition pour espérer rester
Un proche de François Bayrou
« C’est presque normal qu’à partir du moment où le Premier ministre s’apprête à partir, chacun joue sa partition pour espérer rester
« , dédramatise un ami du Béarnais. Quand un autre moins tendre lâche : « Les rats quittent le navire
« .
En plus de ses consultations avec les forces politiques, le chef du gouvernement entend se démultiplier ces prochains jours à la radio et à la télévision, après avoir répondu à TF1 le 27 août, puis aux quatre chaînes d’information dont LCI quatre jours plus tard. À bonne distance, les membres du gouvernement ont entamé un compte à rebours jusqu’à la date fatidique du 8 septembre, et observent ce « baroud d’honneur »
. « Il a pris la décision seul, sans nous concerter
, rappelle une ministre, on a été mis face au fait accompli »
.
Et l’arithmétique parlementaire n’aide guère à regagner en optimisme : tant le RN que les socialistes assurent que leur décision de voter contre la confiance est irrévocable, scellant ainsi le sort du gouvernement. « Quel intérêt à aller prendre des balles pour rien ? »
, s’interroge à voix haute un ministre de droite. « Pas suicidaire »
, avec l’espoir de pouvoir se maintenir en poste qui que soit le successeur de François Bayrou.