Chaque jour, nous sommes confrontés à des choix et obligé de prendre des décisions.
Ces décisions sont prises de manière consciente, mais beaucoup le sont de façon naturelle par notre cerveau.
Or trop de choix, trop de décisions, trop de questionnement peuvent nous mener à une « fatigue décisionnelle ». En quelques mots : notre cerveau sature et incapable de trancher.
Au quotidien, notre cerveau prend des milliers de décisions. Le choix de la tenue du matin, le restaurant du midi, la meilleure réponse à envoyer à un client, le dossier à traiter en priorité, la liste des courses, la préparation du dîner. Cela peut être des petites ou des grandes décisions, cela reste des questions à trancher. Lorsque l’on se gratte le nez, vous ne réfléchissez pas, votre cerveau décide d’envoyer votre main gratter votre nez. C’est une décision qui se prend naturellement. Parfois, cette avalanche de décisions peut nous épuiser si bien que le cerveau ressent une espèce de saturation. Résultat : impossible de trancher. On appelle cela la « fatigue décisionnelle ».
Qu’est-ce que la fatigue décisionnelle ?
Il s’agit d’un phénomène psychologique. « Après avoir pris de nombreuses décisions, notre capacité à en faire de nouvelles de manière rationnelle« , explique la thérapeute Anissa Ali et autrice du livre « Dating, la grande illusion » sur son compte Instagram. Pourquoi ? Parce que chaque choix implique de « consommer » une énergie émotionnelle et mentale. Or, à force de choisir, de trancher, le cerveau n’a plus de carburant. Résultat : il peut opter pour des « choix plus impulsifs ou il évite complètement de se décider« , ajoute-t-elle.
La fatigue décisionnelle est non seulement une forme d’anxiété, mais également de lassitude face aux choix qui se présentent à nous. Pour la psychologue Amelia Lobbe, interrogée par Doctissimo, « choisir c’est renoncer, alors on peut s’inquiéter de faire le mauvais choix et avoir la peur de passer à côté d’une meilleure option. Et si je me trompais ? Et si ce n’est pas comme je l’imagine ? Et si l’autre est mieux ? ». Et lorsque le cerveau ne parvient plus à trancher parce qu’il a atteint sa limite, il se fige. « Notre cerveau dispose certainement d’une capacité décisionnelle consciente limitée« , précise Gilles Lafargue, psychologue et docteur en neurosciences à Psychologies.com. La plupart de ces choix dans la vie de tous les jours sont faits de manière automatique et non consciente. C’est la prise de décision consciente qui épuise, dès lors qu’il y a un effort de la volonté« . On peut alors passer de longs instants à hésiter sur le choix d’un film à regarder, à scroller sur son téléphone, à errer dans les rayons d’un supermarché sans savoir que mettre dans le panier ou à fixer l’écran de son ordinateur.
Comment éviter la fatigue décisionnelle
Face à l’avalanche de sollicitations qui s’abat quotidiennement sur nous, le premier geste est de réduire le nombre de choix ou de limiter les décisions. Moins d’options réduit le champ. Il est possible, par exemple, de faire des choix à l’avance : préparer ses plats de la semaine à l’avance, fixer une routine vestimentaire pour éviter de choisir sa tenue chaque matin… C’était par exemple la technique de Barack Obama qui déclarait en 2012 : « Je ne porte que des costumes bleus ou gris, j’essaie de réduire au minimum le nombre de décisions à prendre« . Les experts conseillent également d’apprendre à lâcher du lest, s’autoriser à se tromper de temps en temps et ne pas hésiter à demander de l’aide ou déléguer. Enfin, parfois, suivre son intuition est un moyen de trancher rapidement. « Des études montrent que dans certains cas complexes, nous prenons de meilleures décisions en répondant intuitivement plutôt que lorsqu’on pèse trop le pour et le contre », explique Gilles Lafargue. Trop réfléchir serait contre-productif et épuise notre cerveau. Enfin, pour éviter d’hésiter pendant des heures, on n’hésite pas à se donner un délai.