- L’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH) a été dissous ce mercredi 3 septembre, à l’occasion d’un Conseil des ministres.
- Le ministre de l’Intérieur a salué une avancée dans « la lutte contre l’entrisme de la mouvance frériste ».
- Quelle est cette école d’imams, installée dans la Nièvre depuis plus de 30 ans ?
« Aujourd’hui l’Institut Européen des Sciences Humaines a été dissous en Conseil des ministres à ma demande »
, a indiqué Bruno Retailleau, ce mercredi 3 septembre, sur X. « La lutte contre l’entrisme de la mouvance frériste se poursuit »
, s’est félicité le ministre de l’Intérieur. Qu’est-ce que cet institut, soupçonné par le gouvernement de « prôner un islam radical »
et de « légitimer le djihad armé »
?
Il s’agit de la première école d’imams à avoir vu le jour en France. Installé dans le hameau de Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre), au milieu des forêts denses du Morvan, cet établissement privé a été fondé en 1992 à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Cette association, renommée Musulmans de France, a été désignée dans un rapport au printemps comme étant le principal relais de la confrérie islamiste des Frères musulmans en France.
Enquête ouverte sur des financements étrangers
L’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH) a régulièrement été la cible d’accusations d’accointance avec des mouvements radicaux.
Les locaux ont été perquisitionnés fin 2024 par l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de non-déclaration de financements étrangers, notamment qataris. L’enquête, ouverte par le parquet de Nevers, porte notamment sur des faits de blanchiment, d’abus de confiance ainsi que de non-respect de l’obligation de déclaration de financements étrangers, inscrite dans la loi depuis 2021.
Le directeur de l’institut, Larabi Becheri, avait alors affirmé qu’aucun don n’avait été reçu de l’étranger depuis la loi de 2021. Il s’était également défendu de toute accointance avec des mouvements radicaux, assurant au contraire que l’école « forme des imams à la française pour éviter le radicalisme ».