Il y a un an et demi, une habitante de Chaource (Aube) a recueilli un marcassin après avoir essayé en vain de lui trouver une place dans un refuge.
Mais pour des raisons de sécurité sanitaire, la loi interdit à un particulier de détenir un animal sauvage.
Ce samedi, des centaines de personnes se sont mobilisées dans la commune pour soutenir Élodie et sa laie, baptisée « Rillette ».
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Animaux de compagnie
Plus obéissante qu’un labrador, « Rillette » pèse une centaine de kilos. En avril 2023, lorsqu’Elodie Cappé, propriétaire d’un centre équestre, l’a trouvée affamée au pied de ses poubelles, ce n’était alors qu’un petit marcassin de trois kilos. Après avoir essayé de lui trouver une place dans un refuge en vain, elle a décidé de garder l’animal et lui a aménagé un enclos de 1000 m². Mais les autorités lui demandent aujourd’hui de se séparer de la laie Rillette, car la loi interdit à un particulier de détenir un animal sauvage.
« J’arrive encore à me poser la question de savoir qui elle dérange. On n’est pas en centre-ville, on ne côtoie personne, je n’accueille pas de public », s’émeut Élodie Cappé dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
« Elle a tout fait dans les règles »
« Ces espèces peuvent être porteuses de nombreuses maladies. Il y a un fort risque de propagation de ces maladies aux animaux d’élevage ou domestique. Les sangliers peuvent aussi être à l’origine d’accidents », argue de son côté la procureure dans un communiqué. Pour l’instant, les autorités proposent deux options : que Rillette trouve une place dans un refuge agréé, ou bien qu’elle soit euthanasiée.
Il n’en fallait pas plus pour émouvoir des centaines de personnes venues jusqu’à Chaource ce samedi. « Pour soutenir Élodie, qui ne demande rien, qui veut juste garder son sanglier avec elle », réagit une femme présente. « Je ne comprends pas la justice », abonde une seconde, tandis qu’un homme lance : « On marche sur la tête ».
Épaulée par son avocat, Me Karl Burger, Elodie Capet passera au tribunal ce lundi. « Elle a tout fait en ordre. C’est-à-dire qu’elle a stérilisé Rillette, elle l’a vaccinée. Elle lui a aménagé un espace bien à elle », détaille ce dernier.
Les soutiens de Rillette se comptent dans toute la France. En ligne, une pétition réunit 60.000 signatures tandis qu’une chanson a même été écrite pour elle. « Moi, c’est Rillette. Je ne veux pas partir. Je n’ai rien fait », disent les paroles… Suffiront-elles pour la sauver ?