Elu et citoyen scandalisé
« Monsieur le Président, ne laissez pas la France devenir complice de ce scandale. » Charles Dallara, adjoint au maire de Saint-Etienne, a interpellé Emmanuel Macron, dans une lettre envoyée le 29 juillet. Le petit-fils de Lucien Neuwirth, à l’origine de la légalisation de la contraception en France, s’est indigné de la possible destruction d’un stock américain de stérilets, de patchs et de pilules contraceptives, d’une valeur de 8,4 millions d’euros sur le territoire français. Selon The Guardian, ce stock, acheté par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid), et entreposé en Belgique, devrait être transféré en France pour y être incinéré. Ces contraceptifs, utilisables jusqu’en 2031, étaient notamment destinés aux femmes d’Afrique subsaharienne, mais sont menacés de destruction depuis l’arrêt brutal de l’Usaid par Donald Trump dès sa prise de fonction. Le 1er août, le ministère de la santé assurait n’avoir « aucun moyen de réquisitionner » ces stocks.
Fier héritier de « Lulu la pilule »
Cette filiation, Charles Dallara en est fier. Son grand-père, Lucien Neuwirth, ancien résistant et député gaulliste de 1958 à 1981, a mené un combat de plus de vingt-cinq ans pour la légalisation des contraceptifs en France. Un engagement qui s’est soldé par la loi Neuwirth en 1967, autorisant l’usage de la contraception orale, ce qui lui vaudra le surnom de « Lulu la pilule ». « Cet héritage me suit partout, et notamment depuis que je suis entré en politique », note Charles Dallara. C’est la raison pour laquelle l’élu demande au président d’empêcher la destruction de ces millions de contraceptifs sur le sol français et de permettre leur rachat. Malgré une relation parfois distante, la figure de Lucien Neuwirth a été omniprésente pour son petit-fils, qui lui doit notamment de se prénommer Charles, en référence au général de Gaulle. De sa scolarité à son engagement en politique, Charles Dallara a toujours conservé cette « pancarte » de « petit-fils de ».
Il vous reste 46.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.