- Le sprinteur français Mouhamadou Fall a surpris le monde de l’athlétisme tricolore.
- Il a annoncé sa participation à la première édition des « Enhanced Games », une compétition prévue en 2026 et durant laquelle les sportifs seront autorisés à se doper.
- TF1info revient sur le parcours de cet athlète et sur les raisons qu’il avance pour justifier ce choix controversé.
Âgé de 33 ans, Mouhamadou Fall est un sprinteur français de haut niveau, spécialisé dans les épreuves du 100 mètres et du 200 mètres. La semaine passée, il a annoncé sa volonté de participer aux « Enhanced Games », une compétition inédite et controversée au cours de laquelle le dopage sera autorisé et encadré. Un événement que l’Agence mondiale antidopage considère « dangereux »
et « irresponsable »
, programmé à la fin mai 2026, du côté de Las Vegas.
En France, le ministère des Sports, associé à d’autres instances sportives, agite la menace de sanctions à l’égard des participants tricolores qui voudraient participer et qui feraient le choix de se doper. Une mise en garde qui ne dissuade pas l’athlète originaire de Beaumont-sur-Oise, prêt à prendre ce risque.
Une suspension qui a changé le cours de sa carrière
Issu d’un milieu modeste, Mouhamadou Fall a très vite vu le sport occuper une place centrale dans sa vie. Il a pratiqué le football jusqu’à l’âge de 19 ans, évoluant en division d’honneur avec l’US Chantilly, avant de se consacrer à l’athlétisme. Un passage sur les pistes effectué sur le tard, puisque l’athlète n’a commencé le sprint qu’à l’âge de 23 ans.
Après une série de performances encourageantes lors de ses débuts, le sportif a poursuivi son entraînement pour gravir peu à peu les marches de l’athlétisme tricolore. Une progression qui lui a valu de participer aux Championnats du monde à Doha en 2019 et qui lui a permis de remporter le 100 m lors des Championnats d’Europe par équipes en 2021. À son palmarès, on recense également plusieurs titres de champion de France sur 100 m et 200 m entre 2019 et 2023, confirmant son statut de sprinteur majeur dans l’Hexagone.
Malgré ces succès, le gaillard d’1,93 m est aujourd’hui marginalisé dans le milieu sportif français. Il est en effet suspendu jusqu’en juillet 2026 en raison de manquements à ses obligations de localisation dans le cadre de la lutte antidopage, ainsi que pour un contrôle positif à un stimulant interdit en 2023. Mis en cause, l’intéressé a plaidé la contamination accidentelle via des compléments alimentaires, mais cette suspension l’a exclu des compétitions officielles.
« Mon nom a été sali dans le système classique. Une fois que ça arrive, on est mort. La plupart des gens vous tournent le dos. Dans une autre organisation, on m’offre le respect »
, a expliqué (nouvelle fenêtre) le sprinteur dans les colonnes du Monde
. Une référence à sa participation aux Enhanced Games, qu’il assume à 100%. « Pour moi, ce n’est pas du dopage, mais une occasion d’en savoir plus sur les limites du corps humain »
, explique-t-il. « Ce sont des essais cliniques hyper encadrés, hyper sécurisés et sous contrôle médical. »
Passé la trentaine et dans l’incapacité de prendre part à des compétitions traditionnelles, Mouhamadou Fall a aussi vu dans ces « Jeux des dopés » une aubaine sur le plan financier. Il confie ainsi qu’il touchera « une somme importante à la signature et un bon montant mensuel »
. Un argument qui a certainement pesé dans sa décision, mais qui n’explique pas à lui seul le choix de s’aligner lors des Enhanced Games. « Ce qui m’intéresse, c’est de voir jusqu’où je peux aller »
, glisse-t-il. Le sprinteur, décrit comme un « diamant brut »
il y a quelques années (nouvelle fenêtre) par l’un de ses premiers entraîneurs, estime qu’il y a désormais « deux routes dans l’athlétisme »
, et considère que « chacun est libre de choisir »
. À ceux qui critiquent sa décision, il pose la question suivante : « À partir du moment où tous concourent avec les mêmes règles, pourquoi en faire toute une histoire ? »









