Samedi 10 mai, devant les cardinaux, Léon XIV a confirmé avoir choisi son nom de règne en référence à son lointain prédécesseur Léon XIII (1810-1903), qui a régné sur le trône de Pierre de 1878 à 1903. Un choix stratégique pour celui qui va devoir apaiser une curie divisée entre prélats d’ouverture, partisans du pape François et cardinaux conservateurs, qui ont ferraillé douze ans contre lui.
De fait, Léon XIII est une référence à la fois pour les catholiques progressistes et pour les plus traditionalistes. Mais cette double appropriation cache une réalité assez différente, car Léon XIII s’est constamment inscrit dans la tradition catholique. S’il fallait définir deux grands axes de son pontificat, qui parfois se sont croisés et chevauchés, il s’agirait plutôt d’une intransigeance doctrinale et d’un sens aigu de la stratégie. On retrouve ces deux éléments à la lecture de son encyclique la plus célèbre, Rerum novarum (« Des choses nouvelles »).
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