Le mineur, âgé de 16 ans, interpellé samedi 22 mars, après l’agression en pleine rue du rabbin d’Orléans, sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a annoncé la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bochenek-Puren, dans un communiqué. Il sera jugé des chefs de violences volontaires « commises en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion », a précisé la magistrate, ajoutant que « son placement en détention provisoire est requis jusqu’au jugement ».
Samedi vers 13 h 30, le rabbin Arié Engelberg rentrait chez lui accompagné de son fils de 9 ans quand il a été agressé, a-t-il témoigné dimanche soir sur BFM-TV. Son agresseur lui a demandé s’il était juif. « J’ai répondu oui », a dit M. Engelberg. « Il a commencé à dire “tous les juifs sont des fils de…” », a poursuivi le rabbin, qui a raconté que son agresseur voulait le filmer avec son téléphone et l’insultait. Un déroulé des faits confirmé par le parquet.
« J’ai décidé d’agir et j’ai poussé son téléphone », l’agresseur « a porté des coups, je me suis protégé », a raconté le rabbin. Le suspect l’a ensuite mordu, a encore décrit M. Engelberg, qui a été secouru par plusieurs personnes. L’interposition d’un témoin a mis un terme à l’agression, provoquant la fuite de son auteur, précise Mme Bochenek-Puren dans son communiqué.
Emmanuel Macron dénonce le « poison » de l’antisémitisme
Une enquête a été « immédiatement ouverte du chef de violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours, commises en raison de l’appartenance, réelle ou supposée, à une religion », selon le communiqué, alors qu’un adolescent, soupçonné de l’agression, était interpellé samedi soir.
Environ 300 personnes se sont rassemblées dimanche en fin de journée place de la Bastille, à Paris, à l’appel de l’Union des étudiants juifs de France et de l’Union des lycéens juifs de France. Le même jour, Emmanuel Macron a dénoncé sur le réseau social X le « poison » de l’antisémitisme, en promettant de ne céder « ni au silence ni à l’inaction ». Une marche silencieuse « en soutien au rabbin » et « contre l’antisémitisme » est également prévue mardi à 18 heures à Orléans, à l’appel de plusieurs associations juives locales. Le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a appelé gouvernements européens et société civile « à agir » contre « la résurgence de l’antisémitisme en France et en Europe ».
En 2024, un total de 1 570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Le Conseil représentatif des institutions juives de France avait déploré en janvier un niveau « historique » de ces attaques pour la deuxième année de rang, après une « explosion » consécutive aux attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël.