La ministre de la Culture Rachida Dati s’est rendue mardi dans les coulisses du Moulin Rouge, célèbre cabaret parisien.
Un plan de 475.000 euros a été dévoilé pour soutenir le secteur.
Celui-ci représente 5.000 emplois en France.
« Un art qui incarne la culture française et la liberté. » C’est ainsi que la ministre de la Culture Rachida Dati a qualifié mardi le cabaret, un secteur que la ministre de la Culture s’apprête à soutenir : 475.000 euros vont être débloqués pour aider cet art et ses établissements. Au premier lieu duquel le Moulin Rouge.
C’est d’ailleurs au sein du célèbre cabaret parisien que la ministre a dévoilé son plan. Depuis le temple du cancan, Rachida Dati – qui a visité les différents ateliers – a estimé qu’il fallait lui donner « une reconnaissance véritablement méritée ».
Le cancan bientôt au patrimoine culturel immatériel ?
Ces mesures visent à « marquer un soutien à la création » et « renforcer la visibilité du cabaret« , a déclaré la ministre de la Culture au Moulin Rouge. La maire du 7eme arrondissement parisien va d’ailleurs « soutenir la démarche » d’inscription du cancan, la danse emblématique du cabaret, à « l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel« , via une mission confiée au Moulin Rouge. Dans cet inventaire figure déjà, par exemple, l’école française du mime.
Selon le ministère, le secteur compte quelque 200 cabarets, 2,7 millions de spectateurs, 5.000 emplois (dont 1.600 artistes venant de la danse, du chant, du cirque burlesque, de la magie, etc.) et 225 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il a connu une « reprise rapide de la fréquentation après la crise Covid« , relevait un rapport du ministère publié en juillet. Une embellie insuffisante, estime le secteur, essentiellement privé. Il réclame depuis plusieurs années de pouvoir bénéficier du crédit d’impôt spectacle vivant (CISV), dont il est exclu.
Mardi, Rachida Dati a annoncé qu’elle soutenait la démarche du syndicat Ekhoscènes d’obtenir cette extension auprès des services de Bercy. Cela devrait « permettre aux plus petites structures de renforcer leur effort de création (chorégraphies, musique, costumes, décors), mais également de diffusion des spectacles« , selon le ministère.
Un « fonds de soutien au développement de ‘personnages’ ou de numéros »
Ce « plan cabaret » prévoit également la création d’un « fonds de soutien au développement de ‘personnages’ ou de numéros » (150.000 euros) ou l’accompagnement financier de « résidences cabaret » dans des lieux pluridisciplinaires ou des centres d’art (75.000 euros). Un « focus cabaret » (200.000 euros) permettra de financer des événements, spectacles et un podcast au cours de la saison 2025-2026. Des recherches et publications (50.000 euros) seront en outre encouragées. Les métiers d’art du cabaret (costumes, bottiers, plumasserie, broderie, etc.) vont, eux, être valorisés auprès des jeunes et des jeunes créateurs.
Pour Jean-Victor Clérico, patron du Moulin Rouge, ce plan « est d’abord (une) reconnaissance« . Lors d’un discours, il a salué « une dynamique de travail qui (…) contribuera à renforcer la place du cabaret dans le paysage culturel français ».