« La tolérance résiste. » Elle résiste aux « discours de défiance et de haine » envers les minorités diffusés dans certaines sphères politiques et médiatiques. Elle résiste au contexte politique qui rend souvent « l’immigré responsable des maux de la société ». Elle résiste à « l’affaissement du portage », par les pouvoirs publics, du combat contre toutes les formes de racisme et les discriminations, selon le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie pour l’année 2024, publié mercredi 18 juin. L’acceptation de l’autre – autre par son origine, sa couleur de peau, sa religion – progresse, mais les préjugés ne disparaissent pour autant. Les stéréotypes ont la peau dure, surtout quand on a passé la soixantaine.
Le principal outil pour mesurer le recul de l’intolérance est l’indice longitudinal de tolérance (ILT) qui synthétise les réponses à 75 questions – régulièrement posées lors d’entretiens en face-à-face, depuis 1990 –, auprès d’un échantillon de 1 210 personnes représentatif de la population adulte (presque un tiers a au moins un parent ou grand parent étranger) résidant en France métropolitaine. Cet indice varie entre 0 et 100. En 2023, dans le contexte particulier né des attaques terroristes du Hamas en Israël du 7 octobre 2023, il avait chuté de 3 points en un an, passant de 65 à 62. Cette année, il est remonté de 1 point, confirmant une tendance globale à la hausse depuis trente-cinq ans : l’ILT est passé d’un minimum de 46 en 1991 à un maximum de 65 en 2022.
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