Si vous avez le sentiment que les contrôles routiers sont trop stricts en France, la comparaison avec nos voisins espagnols va vous éclairer.
Les autorités y mobilisent des dispositifs qui n’existent pas chez nous.
Regardez ce reportage du 20H de TF1.
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Le 20H
« Sur la voie de gauche, il roule à plus de 130« . Voici Pegasus en plein vol, un hélicoptère espagnol unique au monde, conçu pour traquer les infractions routières, et notamment les excès de vitesse. Exceptionnellement, notre équipe a pu monter à bord de l’un de ces appareils – l’Espagne en compte onze au total – pour survoler une autoroute. Dès que l’opérateur de vigilance aérienne détecte un véhicule plus rapide que les autres, il le traque à l’aide d’une redoutable caméra. Dans un rayon d’un kilomètre, le radar flashe une dizaine de véhicules par heure en moyenne. C’est trois fois plus qu’un radar fixe.
Mais tout ça à un prix, 1500 euros l’heure de vol. Alors l’Espagne investit dans d’autre volatiles, 100 fois moins chers : elle dispose de 39 drones comme celui que montre notre reportage en tête de cet article. « On filme aussi l’intérieur du véhicule, on voit ce que fait le conducteur, s’il est au téléphone ou s’il franchit une ligne blanche, explique Alejandro Suárez, responsable unité des moyens aériens à la Direction générale de la circulation (DGT). On détecte toutes les infractions sauf les excès de vitesse. Ensuite, soit on transmet l’image et le conducteur recevra la sanction plus tard, soit on envoie une équipe qui l’arrête tout de suite« .
« On ne sait pas où ils sont »
Pour l’instant, la loi française ne permet pas d’effectuer des contrôles similaires. Sur la route, ces dispositifs n’apparaissent pas sur les applications GPS. Certains panneaux avertissent les automobilistes, sans donner leur position exacte. « Les drones et les hélicoptères servent à nous verbaliser parce qu’on ne sait pas où ils sont« , réagit un conducteur face à notre caméra. « Je n’ai rien à cacher, donc ça ne me pose pas de problème« , assure une autre. Pour un troisième, « si c’est pour sauver des vies, c’est normal d’investir là-dedans« .
Au total, l’Espagne investit pourtant moitié moins que la France dans les dispositifs de contrôle. Elle compte trois fois moins de radars, moins nombreux mais plus innovants, comme les 250 caméras équipées de l’intelligence artificielle dont elle dispose, qui pourraient bientôt débarquer en France. « Cette caméra blanche, c’est ce qui nous permet de contrôler le port de la ceinture et l’utilisation du téléphone, indique Indelacio Candel, responsable unité gestion de la mobilité à la DGT. En une heure, elle scanne en continu les 1200 voitures qui circulent sur chaque voie« . Une fois repérée, chaque infraction est vérifiée dans un immense centre de contrôle. « Quand on reçoit la photo, on contrôle la plaque d’immatriculation et on vérifie que le conducteur est bien au téléphone« , poursuit Indelacio Candel.
En 20 ans, le nombre de morts sur les routes espagnoles a été divisé par quatre. La France affiche aujourd’hui une mortalité 30% supérieure à celle de l’Espagne.